Épilation et kératose pilaire

L'épilation est-elle conseillée dans le cadre d'une kératose pilaire ?

La kératose pilaire est une affection cutanée souvent jugée inesthétique. Elle se développe sur différentes parties du corps mais cible surtout les bras et les jambes, zones sujettes à l'épilation. Comment s'épiler lorsqu'on a de la kératose pilaire ? Le rasage est-il réellement déconseillé ? Apprenez-en plus sur cette problématique dans cet article.

Sommaire
Publié le 11 mars 2024, mis à jour le 11 mars 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 7 min de lecture

Quelques détails sur la kératose pilaire.

Maladie de la peau non contagieuse et bénigne, la kératose pilaire se traduit par des bosses rugueuses donnant à la peau une apparence semblable à la chair de poule. Elle se manifeste principalement durant l’enfance et l'adolescence et disparaît souvent d'elle-même à l'âge adulte. Inesthétique, elle peut être source de stress : il est alors bon de savoir que des traitements existent. Quelquefois, elle est accompagnée de démangeaisons, bien que ce symptôme reste marginal. Les personnes atteintes de kératose pilaire remarquent généralement une amélioration de la texture de leur peau en été, mais celle-ci n'est que provisoire.

La kératose pilaire découle d’un excès de production de kératine et de son accumulation dans les follicules pileux. Ces derniers sont alors obstrués, générant une peau épaisse et l’apparition de boutons. Il est intéressant de noter que cette maladie de la peau est le plus souvent héréditaire et se transmet selon un mode autosomique dominant. L'allèle défaillant à l'origine de l'affection est situé sur un chromosome non-sexuel et la mutation n'a besoin de toucher qu'un seul exemplaire du gène pour s'exprimer. Les scientifiques ont également remarqué une association fréquente entre la kératose pilaire et d'autres maladies de peau comme l'eczéma et l'ichtyose, sans pour autant que ce lien soit totalement expliqué.

Comment s'épiler lorsqu'on a de la kératose pilaire ?

Les signes de la kératose pilaire apparaissent le plus souvent au niveau des bras et des jambes, des parties du corps généralement épilées. Il existe aujourd'hui diverses façons d'éliminer ses poils mais toutes ne sont pas conseillées lorsqu'on souhaite lutter contre la kératose pilaire.

  • Le rasage et la kératose pilaire.

    Il est généralement recommandé d'éviter le rasage lorsqu'on est concerné par la kératose pilaire. En effet, cette technique tend à être irritante pour la peau et peut mener à des rougeurs et des irritations. Cette légère inflammation peut ensuite aggraver la kératose pilaire et provoquer l'apparition de nouvelles bosses.

  • L'épilation électrique et la kératose pilaire.

    L’épilation électrique est une technique d'épilation pratique permettant d'espacer les séances car le bulbe du poil est directement arraché, ce qui augmente le temps de repousse. Néanmoins, l'épilation électrique peut entraîner la formation de poils incarnés, facteur aggravant de la kératose pilaire. Le poil, arraché à sa racine dans le sens contraire de sa pousse, aura ensuite tendance à dévier de sa trajectoire naturelle et à pousser sous la peau. S'il ne parvient pas à percer l'épiderme et qu'il continue à pousser ainsi, il provoque une inflammation et des petites surélévations rouges, semblables à celles caractérisant la kératose pilaire.

  • La cire et la kératose pilaire.

    La cire, utilisable froide ou chaude, est une technique d’épilation semblable à l'épilation électrique. Le principe en est le même : arracher le poil directement depuis le bulbe. L'épilation à la cire présente des avantages et des inconvénients similaires à l'épilation électrique : les poils poussent plus lentement mais peuvent être coincés sous l'épiderme et se transformer en poils incarnés. Cette technique est ainsi plutôt déconseillée aux personnes sujettes à la kératose pilaire.

  • La crème dépilatoire et la kératose pilaire.

    Alternative rapide et non-douloureuse, la crème dépilatoire est l'une des méthodes d'épilation préférées des personnes ayant la peau sensible. On la recommande aussi en cas de kératose pilaire car elle n'altère pas le bulbe pileux et est très douce. Une crème dépilatoire est composée d'agents chimiques tels que l'acide thioglycolique qui détruisent la kératine présente dans le poil. Cela permet de ramollir les poils qui tombent après quelques minutes. Seul inconvénient de la crème dépilatoire : la repousse des poils est assez rapide et se fait généralement au bout de cinq à sept jours.

  • Le laser et la kératose pilaire.

    L’épilation au laser est une autre méthode conseillée pour remédier à la kératose pilaire. La lumière envoyée par le laser va être captée par la mélanine présente dans les poils avant d'être transférée jusqu'aux bulbes pileux provoquant leur apoptose. En détruisant les bulbes, le laser prévient l'apparition de poils incarnés, ce qui est idéal lorsqu'est sujet à la kératose pilaire. Par ailleurs, contrairement à ce que l'on pense parfois, l'épilation au laser est adaptée à tous les phototypes, à condition que les poils soient suffisamment foncés, c'est-à-dire qu'ils renferment suffisamment de mélanine. En ce qui concerne le phototype, c'est au professionnel de l'identifier afin de déterminer quel type de laser sera le plus adapté. L'épilation au laser est en principe une méthode d'élimination des poils définitive après quelques séances.

  • Astuce : Après chaque épilation, nous vous conseillons d'hydrater votre peau. En effet, le rasage, la cire ou encore l'épilation électrique sont des techniques fragilisant le film hydrolipidique et la barrière cutanée. Il est ainsi important de la restaurer en lui fournissant des humectants comme la glycérine ou l'aloe vera et des agents relipidants comme les huiles végétales et les céramides.

Sources

  • SCHWARTZ R. A. & al. Keratosis Pilaris: A Common Follicular Hyperkeratosis. Pediatric Dermatology (2008).

  • KHOPKAR U. S. & THOMAS M. Keratosis Pilaris Revisited: Is It More Than Just a Follicular Keratosis? International Journal of Trichology (2012).

  • WANG J. F. & ORLOW S. J. Keratosis Pilaris and its Subtypes: Associations, New Molecular and Pharmacologic Etiologies, and Therapeutic Options. American Journal of Clinical Dermatology (2018).

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