L'huile d'olive, une alliée pour lutter contre le vieillissement cutané ?

L’huile d’olive (INCI : Olea Europeae Fruit Oil) est l'une des huiles végétales les plus utilisées dans le monde. Outre son utilisation dans le domaine culinaire, cette huile limpide à la couleur dorée est également intégrée au sein de nombreuses formules cosmétiques à destination de la peau et des cheveux. Ses multiples bienfaits sont issus de sa composition biochimique riche en actifs, notamment en acides gras, principalement en acide oléique, en polyphénols et en vitamine E. Alors qu'aucune donnée scientifique n’a directement montré à ce jour les effets de l’huile d’olive sur le vieillissement cutané en application topique, une étude de MONTE-ALTO-COSTA a mis en évidence son effet par voie orale sur l’atténuation des signes chroniques de vieillissement induit par un stress. Des tests in vitro ont été réalisés sur deux groupes de 10 souris, l’un soumis à un stress rotatif quotidien et l’autre comme témoin.

• Les résultats ont montré que l’huile d’olive, administrée par voie orale, permettait de freiner plusieurs marqueurs de stress oxydatif cutané : une diminution de la production d’espèces réactives de l’oxygène, une inhibition de la peroxydation lipidique et de la carbonylation des protéines dans la peau des souris stressées. Ces marqueurs sont tous directement impliqués dans le vieillissement cutané, car ils altèrent les composants structurels de la peau (collagène, élastine, kératine). Bien que le mécanisme précis ne soit pas entièrement élucidé, ces effets seraient attribuables à la richesse en composés antioxydants de l’huile d’olive, tels que les polyphénols (oleuropéine, hydroxytyrosol) et la vitamine E.

• Par ailleurs, une réduction de l’expression du facteur de transcription NF-κB a été observée dans la peau des souris stressées ayant consommé de l’huile d’olive. Ce facteur est connu pour augmenter avec l’âge et activer la transcription de cytokines pro-inflammatoires, contribuant ainsi à l’inflammation chronique liée au vieillissement.

• En complément, les chercheurs ont exposé des fibroblastes de souris à un taux élevé d’épinéphrine, une molécule proche de l’adrénaline, souvent augmentée en situation de stress, pour simuler un environnement de stress chronique. L’huile d’olive a alors réduit les niveaux de peroxydes lipidiques, des composés qui déclenchent des réactions en chaîne de dégradation membranaire et participent à la sénescence cellulaire.

• Enfin, une diminution de la synthèse de catécholamines, dont l’épinéphrine et la noradrénaline, a également été observée. Ces hormones sont connues pour augmenter lors du vieillissement et pour aggraver le stress oxydatif et l’inflammation lorsqu’elles sont produites en excès.

Cette étude met ainsi en avant le potentiel de l’huile d’olive à atténuer certains facteurs pouvant accélérer le processus de vieillissement. Néanmoins, les données proviennent d’une administration orale et non topique, ce qui invite à la prudence avant toute généralisation à une application cosmétique.

Ces premières données nous permettent de supposer que l'huile d'olive pourrait potentiellement prévenir le vieillissement de la peau. Plusieurs hypothèses peuvent d'ailleurs être formulées quant à son action sur les rides et les ridules. 

L'huile d'olive pour lutter contre le vieillissement induit par le stress oxydatif ?

Parmi les facteurs de vieillissement, l’exposition au soleil est en première positon. En effet, les rayons UV induisent une augmentation de la production des radicaux libres, provoquant un stress oxydatif. Or, ce phénomène peut entraîner des dommages au niveau cellulaire, notamment la détérioration des protéines de structure de la peau, telles que l’élastine et le collagène. Il existe des raisons de penser que l’application topique d’huile d’olive pourrait limiter ce processus.

ALMEIDA et son équipe ont voulu évaluer l’activité antioxydante des polyphénols (oleuropéine et hydroxytyrosol) présents dans l’huile d’olive par un test colorimétrique DDHP. Les résultats de l’étude ont montré que 0,22 mol d’oleuropéine et 0,19 mol d’hydroxytyrosol ont permis de réduire la concentration de DDPH de 50% après 20 jours. On peut ainsi supposer que les constituants de l’huile d'olive lui donneraient la capacité de protéger la peau des radicaux libres. Néanmoins, les résultats sont à prendre avec précaution car cette étude a utilisé des composants purs pour tester la capacité de piégeage. Davantage de recherches devraient être effectuées pour apporter des précisions sur l’activité antioxydante de l’huile d'olive elle-même.

L’huile d’olive, une alliée pour protéger les protéines structurelles du derme ?

L’étude de ROMANA-SOUZA apporte des éléments supplémentaires sur l’intérêt potentiel de l’huile d’olive. Les chercheurs ont exposé des cellules humaines (fibroblastes et kératinocytes) à de l’épinéphrine durant 13 jours, en présence ou non d’huile d’olive ajoutée au milieu de culture. Les observations ont mis en évidence une atténuation du stress cellulaire et des signes de vieillissement : réduction de l’amincissement du derme et de l’épiderme, maintien des fibres de collagène et d’élastine, et baisse de l’activité des métalloprotéinases-2 (MMP-2), des enzymes qui dégradent le collagène.

Ces résultats indiquent un potentiel protecteur intéressant. Toutefois, l’étude n’a pas utilisé l’huile d’olive en application topique sur de la peau humaine, ce qui limite son extrapolation directe à la cosmétique. Des essais cliniques seraient nécessaires pour confirmer ces effets in vivo.

L'huile d'olive pour limiter l'apparition de ridules de déshydratation ?

Avec l’âge, la production d’acide hyaluronique de l’organisme diminue. Selon son poids moléculaire, cette molécule peut absorber environ 1 000 fois son poids en eau et favorise ainsi un bon maintien de l’hydratation. De plus, les pertes en eau sont accentuées avec le temps en raison de l’affinement de la peau et de la diminution de production de sébum, la rendant plus fragile et vulnérable aux agressions extérieures. Face à ces phénomènes, des ridules de déshydratation peuvent apparaître au niveau des zones les plus vulnérables du visage comme le contour des yeux. Or, la richesse en acides gras de l’huile d’olive pourrait lui permettre de créer un film protecteur à la surface de la peau, permettant ainsi de limiter les pertes en eau et maintenir un niveau d’hydratation cutané normal. 

• ALMEIDA M. & al. Antioxidant activity of hydroxytyrosol acetate compared with that of other olive oil polyphenols. Journal of Agricultural and Food Chemistry (2001).

• MONTE-ALTO-COSTA A. & al. Olive oil reduces chronic psychological stress-induced skin aging in mice through the NF-κB and NRF2 pathways. Journal of Functional Foods (2019).

• ROMANA-SOUZA B. & al. Olive oil inhibits aging signs induced by chronic stress in ex vivo human skin via inhibition of the extracellular signal-related kinase 1/2 and c-JUN pathways. Journal of Cosmetic Science (2019).

• CASANOVA M. & al. Role of NF-κB in ageing and age-related diseases: Lessons from genetically modified mouse models. Multidisciplinary Digital Publishing Institute : Cells (2021).