Des antibiotiques en application topique peuvent également être recommandés et permettent une bonne prise en charge de la forme oculaire de la rosacée. Par exemple, la tétracycline, antibiotique de la famille des cyclines, peut être prescrite sous forme de collyre. Par ailleurs, la fluoroquinolone en collyre, l'acide fusidique et le métronidazole en gel peuvent également être ordonnés.
De plus, la cyclosporine en forme topique peut aussi être utilisée. Il s'agit d'un polypeptide cyclique immunomodulateur possédant des propriétés immunosuppressives et anti-inflammatoires. Elle est absorbée passivement par les infiltrats lymphocytaires T dans la cornée et la conjonctive, provoquant l'inactivation de la phosphatase calcineurine. Cette inactivation va entraîner l'inhibition de la production de cytokines pro-inflammatoires, comme l'IL-2 et le facteur de croissance des lymphocytes T (TCGF), et stimuler la libération de cytokines anti-inflammatoires.
Ces dernières années, de nouveaux actifs ont démontré leur efficacité dans le traitement de la rosacée oculaire. Ils font désormais partie des traitements prescrits pour prendre en charge la maladie. Dans une étude de BONINI en 2013, l'application topique d'azithromycine a été étudiée comme un nouveau traitement de la rosacée. Cette étude a mesuré le score d’Oxford permettant de quantifier les dommages présents à la surface épithéliale chez les patients souffrant de sécheresse oculaire.
De plus, le TBUT (Tear Film Break-up Time) ou temps de rupture du film lacrymal a été mesuré, ainsi que l’état des glandes de Meibomius et la réduction des symptômes de la rosacée. Au bout d’un mois de traitement quotidien, une amélioration significative a été constatée chez les patients. L’azithromycine en application topique pourrait donc être utilisée en traitement de la rosacée oculaire sur une assez courte durée, seule ou en addition à un autre traitement, sur conseil et prescription d’un professionnel de santé.