Associé à certaines comorbidités, le vitiligo a aussi un réel impact sur la psychologie des patients, en raison de la gêne esthétique qu'il entraîne. Quelques travaux ont d'ailleurs montré que les personnes touchées par le vitiligo avaient, de façon générale, une moins bonne image de leur corps, une plus faible estime d'eux-mêmes et des niveaux plus élevés de détresses sociale et psychologique. Une étude rétrospective menée entre 2000 et 2013 s'est intéressée à ce sujet et au lien potentiel entre troubles psychiques et vitiligo. Elle a fait intervenir 1432 patients atteints de vitiligo et 5728 témoins.
Après recensement des troubles psychologiques des individus et ajustement en fonction du sexe, de l'âge, de la comorbidité, de l'urbanisation et du niveau de soins de l'établissement, le rapport de risque ajusté de l'ensemble des troubles psychiatriques chez les patients atteints de vitiligo était de 2,926. Cela signifie que, pour la population étudiée, les chercheurs ont mesuré que les personnes présentant du vitiligo avaient près de 3 fois plus de risques de souffrir d'un problème psychique. D'après l'étude, ce sont surtout les troubles obsessionnels compulsifs qui sont concernés, avec un rapport de risque ajusté de 10,790.
Face à ce constat, il semble important de proposer aux patients atteints de vitiligo une prise en charge psychologique.
Cette prise en charge peut notamment passer par des rendez-vous individuels avec un psychothérapeute. Ce dernier peut fournir un soutien professionnel et des stratégies de gestion du stress pour aider les personnes à faire face aux aspects émotionnels du vitiligo, à mieux gérer leurs pensées et leurs émotions liées à la maladie et à développer des stratégies d'adaptation efficaces. Rejoindre une association de patients ou un groupe de soutien peut également les soulager. Ces organisations offrent la possibilité aux patients de se sentir moins isolés et davantage compris en rencontrant d'autres personnes vivant avec la même condition, ce qui leur permet de partager leurs expériences et leurs conseils pratiques pour mieux vivre avec la maladie. Par ailleurs, les associations de patients peuvent également fournir un soutien éducatif et un accompagnement médical.
Enfin, l'importance de recevoir un suivi dermatologique empathique ne doit pas être négligée. L'éducation des patients, le fait de les rassurer et de les encourager à exprimer leurs préoccupations et leurs besoins sont autant d'interventions précieuses souvent oubliées. Par ailleurs, consulter un dermatologue offre aux personnes atteintes de vitiligo la possibilité d'obtenir un traitement adapté, sous forme topique ou orale, qui leur permet de garder leurs symptômes sous contrôle.
La nécessité d’un soutien psychologique varie d’un patient à l’autre. Certaines personnes atteintes de vitiligo vivent leur maladie avec sérénité, tandis que, pour d'autres, il s'agit d'un véritable fardeau.