L'hyperœstrogénie que connaissent les femmes à la pré-ménopause est responsable de plusieurs symptômes. La pré-ménopause se manifeste différemment chez chaque femme et toutes ne connaissent pas les mêmes désagréments. Néanmoins, il est estimé qu'au moins 80% des femmes expérimentent un ou plusieurs des symptômes listés ci-dessous.
Des cycles menstruels irréguliers.
L'un des premiers signes de la pré-ménopause est le changement du cycle menstruel. Le cycle devient irrégulier et les règles sont souvent moins longues. Selon les femmes, une augmentation ou une diminution du flux sanguin peuvent également être observées. Ces changements sont la conséquence de la baisse des taux d'hormones qui perturbe l'équilibre du cycle.
Par ailleurs, une intensification du syndrome prémenstruel peut survenir, ou son apparition chez les femmes qui n'en souffraient pas. Le syndrome pré-menstruel associe des maux de tête, un gonflement et un endolorissement des seins, des ballonnements et de l'anxiété. Les mécanismes biologiques exacts à l'origine de ces désagréments sont encore mal connus, néanmoins, les scientifiques envisagent que la chute du taux de progestérone puisse occasionner des changements chez certains neurotransmetteurs du système nerveux central tels que l'acide γ-aminobutyrique (GABA).
Des bouffées de chaleur.
Autre signe caractéristique de la pré-ménopause, les bouffées de chaleur concernent environ 85% des femmes pré-ménopausées. La cause exacte n'a pas encore été déterminée. On suppose que la diminution des niveaux d'œstrogène a un impact sur le récepteur de la sérotonine dans l'hypothalamus. Une quantité supplémentaire de sérotonine serait alors libérée, ce qui entraînerait l'activation du récepteur sérotoninergique 5-HT2A, modulant la dilatation des vaisseaux sanguins. Cette activation accentuerait alors l'afflux sanguin et provoquerait des bouffées de chaleur.
Des troubles de l'humeur et une baisse de la libido.
Perturbations émotionnelles et hormonales vont souvent de pair et la pré-ménopause ne fait pas exception. Plusieurs études suggèrent que les œstrogènes affectent les systèmes sérotoninergiques et noadrénergiques du cerveau. Dans les modèles animaux, l'administration d'œstrogènes peut induire des changements dans la neurotransmission de la sérotonine dans l'amygdale, l'hippocampe et l'hypothalamus, des régions du cerveau qui sont impliquées dans la régulation de l'affect. L'anxiété générée a également des conséquences sur la vie sexuelle des femmes pré-ménopausées et peut affecter leur libido.
Outre ces composantes biologiques, la pré-ménopause est aussi une période stressante car potentiellement source de grands changements dans la vie des femmes, notamment dans la structure de leur famille (divorce, remariage, enfants qui quittent la maison, nouvelles responsabilités pour aider les parents et les beaux-parents...). Si ces facteurs environnementaux ne sont pas seuls responsables des troubles de l'humeur observés à la pré-ménopause, ils peuvent certainement y contribuer.
Des insomnies.
À mesure qu'elles entrent en transition ménopausique, les femmes pré-ménopausées peuvent connaître de plus en plus de difficulté à trouver le sommeil. Ces insomnies s'expliquent elles aussi par les variations hormonales qu'elles subissent, des études ayant d'ailleurs montré un lien entre hormones et qualité de sommeil. Ce dernier est généralement plus agité pendant les menstruations, période du cycle menstruel où les taux d'hormones sont au plus bas. Les femmes pré-ménopausées sont aussi davantage sujettes aux sueurs nocturnes, phénomène corrélé aux bouffées de chaleur qu'elles ressentent.
Une sécheresse cutanée et une perte d'élasticité de la peau.
La chute des taux d'œstrogènes et de progestérone dans le corps des femmes n'est pas sans conséquences sur leur peau. En effet, les œstrogènes agissent normalement en stimulant les fibroblastes, des cellules du derme qui participent à la synthèse d’acide hyaluronique, de collagène et d’élastine. Retrouvées dans la matrice extracellulaire, elles participent toutes trois au bien-être de la peau. L’acide hyaluronique est une macromolécule qui agit en retenant l’eau dans la peau, tandis que le collagène et l’élastine apportent tonicité et souplesse à la peau.
Les effets de la progestérone sur la peau sont quant à eux moins bien compris mais il est suggéré que cette hormone stéroïdienne régule à la hausse la synthèse de sébum par les glandes sébacées. Or, le sébum est un constituant essentiel du film hydrolipidique retrouvé à la surface de l'épiderme. Ce film agit comme un bouclier protecteur pour la peau en limitant les pertes en eau et la pénétration des agents extérieurs agressifs (pollution, rayons UV, allergènes...).
Une sécheresse vaginale.
Les tissus urogénitaux sont extrêmement sensibles aux œstrogènes et à leurs fluctuations et peuvent se fragiliser pendant la période pré-ménopausique. De nombreuses études confirment que 30 à 60% des femmes signalent des symptômes modérés à graves de sécheresse vaginale ou de dyspareunie, c'est-à-dire de douleurs pendant les rapports sexuels, en association avec la ménopause. Une atrophie vaginale, accompagnée d'un raccourcissement du vagin est souvent observée, ce qui peut être à l'origine d'irritations pendant les rapports sexuels.
Une faiblesse urinaire.
Les symptômes précédemment évoqués peuvent s'accompagner d'une incontinence à l'effort et d'une perte de tonus dans les muscles pelviens. Comme précisé plus haut, les variations des taux d'œstrogènes peuvent entraîner des changements dans l'élasticité des tissus urinaires, se traduisant par des difficultés à uriner.
Une prise de poids.
Il n'est pas rare que les femmes connaissent une prise de poids plus ou moins importante durant la pré-ménopause. Les raisons en sont multiples : l’aggravation du syndrome pré-menstruel, une diminution des dépenses énergétiques, une augmentation des apports caloriques, l’augmentation de la masse grasse due à l’âge. Il est également probable que les hormones jouent un rôle dans le stockage et l'élimination de l'eau et des graisses.
Par ailleurs, l'œstrogène impacte les taux de LDL-cholestérol et de HDL-cholestérol. En effet, il a été montré que cette hormone a un rôle cardioprotecteur et qu'elle aide à maintenir un profil lipoprotéique sain. À partir de la pré-ménopause, le HDL-cholestérol, aussi appelé "bon cholestérol", diminue, tandis que le LDL-cholestérol, qualifié de "mauvais cholestérol", augmente, ce qui accroît les risques de prise de poids et de maladie cardiovasculaire.