Quels sont les bienfaits de la piroctone olamine sur les cheveux ?

Les pellicules constituent une affection fréquente du cuir chevelu caractérisée par une desquamation accrue de la couche cornée, parfois accompagnée de démangeaisons et de rougeurs. Cette condition résulte de la dysbiose du microbiome du cuir chevelu, principalement de sa surcolonisation par des levures lipophiles du genre Malassezia (multipliée par un facteur de 1,5 à 2 alors qu'il représente déjà 75% de la flore cutanée). Face à cette problématique, l'industrie cosmétique a développé de nombreux produits capillaires utilisant des actifs antifongiques, parmi lesquels la piroctone olamine se distingue par son efficacité pour contrôler les concentrations de Malassezia commensales et réduire cette desquamation indésirable.

Bien connue dans le domaine cosmétique pour ses propriétés conservatrices permettant de préserver durablement les produits de la prolifération bactérienne et d'ainsi prolonger leur durée de vie, la piroctone olamine s'est également révélée particulièrement efficace pour réduire les pellicules et les démangeaisons du cuir chevelu. Cette double fonctionnalité en fait un ingrédient de choix dans les formulations capillaires modernes.

La piroctone olamine présente un historique d'efficacité cliniquement prouvé. À ce jour, plus de 15 essais cliniques portant sur plusieurs centaines de participants ont été répertoriés, évaluant l'efficacité de la piroctone olamine, entre autres, sur l'état pelliculaire. Ces études se sont principalement concentrées sur l'application topique de la piroctone olamine sous forme de shampooing, avec des protocoles d'étude généralement d'une durée de quatre semaines, bien que 20% des études aient opté pour des suivis plus longs.

Par contre, la majorité des recherches ont étudié l'effet de la combinaison de piroctone olamine avec d'autres agents antifongiques, reflétant l'approche synergique privilégiée dans le développement de produits antipelliculaires. Seules quelques études ont évalué l'effet de la piroctone olamine utilisée seule sur la disparition des pellicules, ce qui peut parfois compliquer l'attribution spécifique des effets bénéfiques observés.

Formulée le plus souvent à des concentrations variant de 0,5% à 1% dans les shampooings, la piroctone olamine démontre son efficacité dès les premières utilisations en réduisant significativement les démangeaisons, les pellicules et la prolifération des levures Malassezia spp. Les données cliniques révèlent des résultats particulièrement encourageants : après six semaines de traitement, les pellicules du cuir chevelu diminuent de 81,7% avec un shampooing contenant 0,5% de piroctone olamine, comparativement à 68,6% avec un shampooing contenant 0,5% de pyrithione de zinc.

Ces performances s'expliquent par sa capacité à cibler spécifiquement la levure Malassezia, rétablissant ainsi l'équilibre du microbiome du cuir chevelu. Les études comparatives démontrent que les shampooings contenant de la piroctone olamine réduisent significativement les pellicules et les symptômes associés avec un profil de tolérance excellent.

Un temps de pose de 5 minutes est recommandé lors de la réalisation d’un shampooing antipelliculaire. La réduction de la densité fongique est d’autant plus importante que le temps de contact est prolongé.

En outre, l'efficacité de la piroctone olamine ne s'arrêterait pas au moment du rinçage. Elle présenterait une bonne capacité d'adhérence au cuir chevelu et aux cheveux, lui permettant de continuer d'exercer ses propriétés fongistatiques bien après l'application. Dans l'étude in vitro de FEY S. & al (2011), les chercheurs ont voulu déterminer la substantivité cutanée de la piroctone olamine (0,5%) et du climbazole (0,45%) par rapport à celle de la pyrithione de zinc (1%), c'est-à-dire la capacité d'un actif à se maintenir sur son support après rinçage, en utilisant des échantillons de peau de porc comme modèle. Après lavage et rinçage, 1,93 μg/cm² de piroctone olamine et climbazole combinés sont restés présents sur la peau contre seulement 0,55 μg/cm² pour le pyrithione de zinc. Or, il reste difficile d'attribuer cette différence, presque trois fois supérieure, spécifiquement à la piroctone olamine ou au climbazole, ces deux actifs ayant été testés ensemble. De plus, le mécanisme exact expliquant la substantivité supérieure de la piroctone olamine reste à déterminer par des études complémentaires. Néanmoins, cette rétention prolongée sur la peau permet à la piroctone olamine d'inhiber continuellement la croissance des levures entre les applications.

Notre shampooing anti-pelliculaire contient 1% de piroctone olamine, offrant l'avantage de combiner une action lavante à une action antipelliculaire. Sans sulfates, sa base lavante douce améliore la tolérance de la formule, la rendant respectueuse de la grande sensibilité sensorielle des cuirs chevelus sujettes aux pellicules.

Par quel mécanisme agit la piroctone olamine sur les pellicules ?

Pour comprendre l'action de la piroctone olamine, il convient d'abord de saisir le mécanisme des pellicules. Cette affection est fondée sur le concept selon lequel le champignon Malassezia est impliqué dans la pathogenèse. Le processus pathologique résulte de l'activité d'une enzyme appelée lipase, produite par le champignon Malassezia. Cette enzyme décompose lpar lipolyse des parties du sébum du capillaire en acide oléique et autres acides gras libres pro-inflammatoires, qui pénètrent ensuite dans la couche superficielle du cuir chevelu, provoquant inflammation et desquamation accrue des cellules cutanées chez les personnes sensibles. La colonisation du cuir chevelu par ces champignons induit également la production d'enzymes oxydatives et de métabolites pro-oxydants générés par les peroxydases microbiennes, créant un cercle vicieux d'irritation cutanée et, via une augmentation de la mitose, une desquamation persistante.

Il a été observé que la piroctone olamine réduit efficacement le niveau de Malassezia furfur (anciennement Pityrosporum ovale), et modifie la composition des lipides et des graisses sur le cuir chevelu. Bien que le mécanisme d'action ne soit pas encore totalement élucidé, elle aurait la capacité d'influencer la croissance fongique. En effet, la piroctone olamine possèderait la capacité de pénétrer la membrane cellulaire des micro-organismes pathogènes. Une fois à l'intérieur, elle forme des complexes stables avec les ions fer II (Fe²⁺) et III (Fe³⁺), éléments essentiels au métabolisme énergétique des champignons. Cette chélation du fer inhibe efficacement le métabolisme énergétique mitochondrial des champignons pathogènes, compromettant leur survie et leur prolifération.

La piroctone olamine combat non seulement les pellicules, mais améliore également la santé globale du cuir chevelu en réduisant l'inflammation et la production de sébum. Moins de Malassezia = moins de lipases = moins de décomposition du sébum en acides gras libres pro-inflammatoires. Cela contribue à créer un environnement optimal pour la croissance et l'entretien des cheveux.

Une étude randomisée en double aveugle de 2002 menée par PIÉRARD & al. s'est intéressée aux effets de différents actifs antipelliculaires sur la chute des cheveux, dont la piroctone olamine. Cette recherche a suivi 150 hommes présentant des pellicules légères à modérées associées à un effluvium télogène, soit une perturbation temporaire du cycle de croissance capillaire qui se traduit par des épisodes de chute des cheveux évoluant vers une miniaturisation des cheveux qui résulte de l'entrée précoce de nombreux cheveux dans la phase télogène, souvent liée à l'alopécie androgénétique. Les participants ont été répartis aléatoirement en trois groupes utilisant pendant six mois des shampooings contenant soit 1% de kétoconazole, 1% de piroctone olamine ou 1% de pyrithione de zinc, à raison de deux à trois applications par semaine.

Les hommes ayant reçu le shampooing à la piroctone olamine ont constaté une réduction significative de leur chute de cheveux. Les patients traités présentaient une diminution significative du nombre de cheveux perdus de 16,6% après six mois d’utilisation (kétoconazole : 17,3% ; pyrithione de zinc : 10,2%). Cette amélioration s'est accompagnée d'une augmentation de 7,9% de la proportion de cheveux en phase de croissance active (phase anagène), un résultat supérieur à celui obtenu avec les autres actifs testés comme le kétoconazole (+4,9%) ou le pyrithione de zinc (+6,8%).

En parallèle, l'étude a également mis en évidence un effet de la piroctone olamine sur l'épaississement des cheveux. Le diamètre moyen des tiges capillaires a augmenté de 7,7% après six mois d'utilisation, tandis que le kétoconazole ne produisait qu'une amélioration de 5,4% et que le pyrithione de zinc a entraîné un léger affinement des cheveux (-2,2%). Enfin, cet épaississement a été corrélé à une légère réduction de la production de sébum, suggérant une amélioration globale de l'équilibre du cuir chevelu.

Malgré ces données encourageantes, il convient de rester prudent quant à l'interprétation de ces résultats. L'étude présente certaines limitations : elle n'incluait pas de groupe témoin utilisant un shampooing neutre ce qui rend difficile l'évaluation de l'effet spécifique des actifs, sa durée de six mois reste relativement courte pour évaluer une athologie chronique comme l'alopécie, et elle ne concernait que des hommes présentant à la fois des pellicules et une alopécie androgénétique limitant la généralisation. De plus, l'étude s'est déroulée pendant une période (automne - printemps) naturellement associée à des variations saisonnières de chute capillaire.

Comment expliquer ce phénomène ?

Certaines études ont rapporté que l'état pelliculaire et la dermatite séborrhéique peuvent provoquer un amincissement de la tige pilaire, un pourcentage réduit de cheveux en phase anagène, une exacerbation de la chute de cheveux et le développement d'un effluvium télogène aigu en liaison avec des troubles inflammatoires du cuir chevelu. Inflammation du cuir chevelu, squames, prolifération de levures, démangeaisons... tous ces facteurs peuvent freiner la croissance des cheveux et contribuer à leur chute. Dans cette étude,

Les auteurs suggèrent que l'amélioration observée suite à l'action de la piroctone olamine résulterait de la réduction de la micro-inflammation du cuir chevelu. Les pellicules et la dermatite séborrhéique créent un environnement inflammatoire chronique, liée à la prolifération de levures Malassezia, qui peut perturber le cycle pilaire et favoriser la miniaturisation folliculaire caractéristique de l'alopécie androgénétique. En assainissant le cuir chevelu et en réduisant cette inflammation, la piroctone olamine créerait ainsi un environnement plus favorable à la croissance capillaire.

Ces données quantifiées montrent que la piroctone olamine, au-delà de son action anti‑pelliculaire, pourrait représenter un potentiel atout intéressant dans la prise en charge globale de la chute de cheveux. Toutefois, il serait prématuré de la considérer comme un traitement établi contre la chute des cheveux. Des études complémentaires sur des populations plus larges et sur une durée plus longue seraient nécessaires pour confirmer ces effets prometteurs.