Comme évoqué plus haut, les pellicules sont le résultat d'un renouvellement cellulaire accéléré. Cette problématique résulte d’un désordre au niveau du cuir chevelu, lui-même pouvant être induit par de nombreux mécanismes :
Plusieurs études suggèrent le rôle pathogène des champignons Malassezia dans l'apparition des pellicules.
Malassezia est un genre de levure faisant partie de la flore commensale des hommes et de divers animaux. Ce sont des levures lipophiles, c'est-à-dire que leur croissance dépend de certains acides gras de la peau. On les retrouve essentiellement dans les zones séborrhéiques du corps.
Dans certaines conditions, ces levures peuvent devenir pathogènes. Des études ont mis en évidence la présence de Malassezia sur le cuir chevelu de personnes atteintes de pellicules. En effet, Malassezia possède une activité lipase, c'est-à-dire qu'elle hydrolyse les triglycérides présents dans le sébum libérant des acides gras insaturés tels que l'acide oléique et l'acide arachidonique. Ces derniers sont des métabolites à l'origine une différenciation anormale des kératinocytes entrainant des anomalies de la couche cornée telle que la parakératose. De plus, les métabolites produits par Malassezia sont à l'origine d'une production de cytokines pro-inflammatoires par les kératinocytes. L'acide arachidonique produit également des prostaglandines qui sont des médiateurs pro-inflammatoires.
À noter : la parakératose est une dermatose qui se caractérise par une maturation anormale de la kératine. Elle se manifeste par des lésions rouges et des squames.
Toutefois, la simple présence de Malassezia sur le cuir chevelu ne suffirait pas au développement des pellicules. En effet, de nombreuses études ont prouvés que c'est les prédispositions individuelles et les interactions de l'hôte avec Malassezia qui contribuent à la formation des pellicules.
Les glandes sébacées sont des glandes annexes de l'épiderme qui sécrètent le sébum. Elles se situent sur toute la surface du corps sauf au niveau de la paume des mains et de la plante des pieds. Au niveau du cuir chevelu, les glandes sébacées sont présentes en quantité très importante.
Sous contrôle hormonale, les glandes sébacées ont une forte activité de production de sébum au moment de la puberté. De plus, le taux de production de sébum est plus important chez les hommes. L'apparition des pellicules présente une forte corrélation temporelle avec l'activité des glandes sébacées puisque les pellicules surviennent en général au moment de la puberté. En effet, cela s'explique par le fait que les champignons Malassezia se nourrissent des acides gras présents au niveau de la peau, notamment dans le sébum.
Outre la colonisation par des champignons du type Malassezia et l'hyperproduction de sébum, il existe également d'autres facteurs qui contribuent à l'apparition des pellicules. Parmi ces facteurs, on peut citer le facteur génétique, la fonction barrière de la peau ou encore l'alimentation.
Certaines personnes disposent d’une prédisposition génétique au développement des pellicules. Des études sur des modèles animaux et humains ont identifiés des formes dominantes et récessives héréditaires de pellicules. Cette problématique peut alors durer toute la vie et semble ne pas réagir aux traitements ordinairement proposés.
Les pellicules peuvent également être causées par une fonction barrière défectueuse qui résulte d'une perturbation de l'organisation des lipides et du processus de desquamation. Des études ont constatés des anomalies de la barrière cutanée au niveau du cuir chevelu de personnes ayant des pellicules.
Alors que certains sont naturellement sujets aux poussées pelliculaires, d’autres les développent sous l’influence de différents facteurs tels que le stress émotionnel ou l'alimentation non équilibré par exemple. En effet, ces facteurs favoriseraient une hypersécrétion de sébum, milieu favorable au développement des levures de type Malassezia.
Ainsi, il n'existe pas une seule cause à l'origine des pellicules. La présence de la levure Malassezia, l'activité des glandes sébacées combinés à divers facteurs comme l'alimentation, le stress ou encore la génétique déterminent la susceptibilité d'un individu à développer des pellicules.