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Bienfaits de l'élastine pour les cheveux.

Quels sont les bienfaits de l'élastine pour les cheveux ?

Longtemps étudiée pour ses effets sur la peau, l'élastine commence aussi à susciter un intérêt dans le domaine capillaire. A-t-elle des bénéfices pour la chevelure ou la santé du cuir chevelu ? Apprenez-en plus dans cet article.

Publié le 5 novembre 2025, mis à jour le 5 novembre 2025, par Pauline, Ingénieure chimiste — 7 min de lecture
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L'essentiel à retenir.

  • L'élastine est une protéine dont les propriétés capillaires n'ont pas été étudiées, même si on lui prête parfois un rôle dans l'élasticité et l'hydratation des cheveux.

  • Pour le cuir chevelu, l'élastine pourrait aider à retenir l'eau et former un film protecteur à la surface de la peau, contribuant ainsi à maintenir un environnement sain pour les follicules pileux.

  • Les peptides d’élastine peuvent neutraliser les radicaux libres, ce qui pourrait limiter le stress oxydatif qui fragilise les follicules pileux et accélère le blanchiment des cheveux.

  • L'élastine naturellement présente dans le derme pourrait influencer la miniaturisation des follicules pileux, un processus mis en cause dans l'alopécie, mais aucune preuve ne confirme qu’une application topique préviendrait la chute de cheveux.

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L'élastine présente-t-elle un intérêt capillaire ?

L’élastine est une protéine structurale de la matrice extracellulaire du derme, où elle forme, avec les fibres de collagène, un réseau tridimensionnel qui garantit à la fois la souplesse et la résistance mécanique de la peau. Tandis que le collagène assure la fermeté et la structure des tissus cutanés, l’élastine permet leur extensibilité et leur retour à l’état initial après une déformation. Ces deux protéines sont ainsi complémentaires. Cependant, avec l’âge, la production de collagène et d’élastine diminue fortement et les fibres existantes se fragmentent, entraînant un relâchement cutané et une perte d'élasticité. C'est pourquoi de nombreux soins pour la peau intègrent aujourd'hui du collagène, de l'élastine, ou les deux.

Néanmoins, à ce jour, les soins capillaires contenant de l’élastine sont rares.

Les marques qui formulent des produits pour cheveux à base d’élastine mettent en avant son rôle dans la souplesse et la résistance des fibres capillaires, par analogie avec sa fonction biologique dans la peau. Selon ces allégations, l’élastine contribuerait à maintenir l’élasticité des fibres capillaires et à limiter leur cassure, tout en apportant une meilleure hydratation à la chevelure. Cependant, les preuves concrètes de ces affirmations sont manquantes : à ce jour, aucune étude scientifique n’a démontré d’effet direct de l’élastine sur la structure ou la qualité des cheveux. Les données disponibles se limitent essentiellement à des observations sur des échantillons de peau, sans validation clinique dans le domaine capillaire.

On peut néanmoins supposer que l’élastine pourrait présenter un intérêt pour la santé du cuir chevelu, qui est un prolongement de la peau. Par analogie avec ses effets cutanés, l’élastine et ses peptides pourraient contribuer à maintenir l’hydratation de cette zone grâce à leur richesse en acides aminés polaires capables de retenir l’eau. Ces molécules forment un léger film à la surface, réduisant la perte en eau transépidermique et aidant à préserver un environnement favorable au bon fonctionnement des follicules pileux. Dans une étude in vitro, des échantillons de peau traités avec une forme modifiée d’élastine (élastine-HAPA) ont montré une teneur en eau moyenne de 77,2%, contre 49,4% sans application, illustrant sa capacité à renforcer la barrière hydrique.

Ce mécanisme, s’il se confirmait sur le cuir chevelu, pourrait contribuer à apaiser et protéger les cuirs chevelus secs ou sensibilisés.

Les peptides d’élastine présentent également un potentiel antioxydant intéressant et sont capables de neutraliser les radicaux libres, qui, s'ils sont néfastes pour la peau, le sont également pour le cuir chevelu. En effet, le stress oxydatif est un facteur reconnu de fragilisation et de vieillissement prématuré des follicules pileux. Il peut notamment précipiter la chute des cheveux en provoquant des phénomènes inflammatoires au sein des bulbes et accélérer leur blanchiment en réduisant l'activité de la tyrosinase, une enzyme impliquée dans la mélanogenèse.

Bien qu’aucune étude n’ait encore confirmé ces effets au niveau capillaire, on peut raisonnablement supposer que l'élastine pourrait aider à protéger le cuir chevelu du stress oxydatif.

Pour aller plus loin : l'élastine joue-t-elle un rôle dans la régénération des follicules pileux ?

Certaines recherches suggèrent que l’élastine ne se limite pas à un rôle de soutien structurel, mais qu’elle pourrait aussi influencer la dynamique du follicule pileux au cours de la vie du cheveu. Une étude publiée en 2022 met en lumière un aspect méconnu de la miniaturisation folliculaire observée dans l’alopécie androgénétique, une forme de perte de cheveux qui se caractérise par un raccourcissement de la phase de croissance (phase anagène) et une transformation progressive des follicules terminaux en follicules plus fins et moins actifs. Les traitements existants, comme le minoxidil ou la finastéride, ralentissent cette évolution, mais parviennent rarement à restaurer le bon fonctionnement des follicules miniaturisés.

Les auteurs revisitent des observations histologiques anciennes qui décrivaient l’accumulation de fibres élastiques autour des follicules, formant ce qu’on appelle les corps d’Arao-Perkins. Ces structures, plus nombreuses dans les zones de calvitie, pourraient altérer la souplesse du derme et réduire la capacité des follicules à se remodeler. Plus précisément, une organisation anormale de l’élastine dans le cuir chevelu pourrait freiner la reconversion des follicules miniaturisés vers un état normal, expliquant en partie la difficulté à inverser certains cas d’alopécie.

On peut alors formuler l'hypothèse suivante : le réseau élastique du derme ne jouerait pas seulement un rôle dans la résistance mécanique du cuir chevelu, mais aussi dans le maintien du potentiel régénératif des follicules.

Cela étant, il est important de souligner qu’il ne faut pas en déduire qu’une application topique d’élastine sur le cuir chevelu pourrait prévenir l’alopécie : nous sommes encore très loin d’avoir des preuves scientifiques à ce sujet. L'étude citée précédemment ouvre surtout des perspectives pour mieux comprendre la biologie folliculaire et orienter la recherche vers de nouvelles stratégies de traitement de l'alopécie qui pourraient cibler l'élastine du derme.

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