Psoriasis de l'oreille : comment le soulager ?

Le psoriasis est une maladie cutanée qui touche un nombre assez élevé de personnes. Il peut apparaître chez n’importe qui, et ce, à tout âge.

Cette maladie de la peau se reconnaît aux plaques rouges et squameuses qui couvrent des parties spécifiques du corps. Ces dernières peuvent être une source de démangeaisons et d’irritation, leur intensité variant d’un individu à un autre. Elles apparaissent suite à une inflammation de la peau causée par une défaillance du système immunitaire. Les lymphocytes T produisent des molécules inflammatoires (cytokines Il-17, Il-22, TNF-alpha, autres). Ces dernières stimulent la prolifération des kératinocytes. Le délai de renouvellement de ces cellules, normalement de trois semaines, passe alors à trois jours. Il en résulte une accumulation des kératinocytes immatures à la surface de la peau, augmentant l’épaisseur de la couche externe (la cornée). On parle d’hyperkératose.

Le psoriasis de l’oreille se manifeste comme n’importe quelle autre forme de psoriasis classique. Il peut apparaître uniquement sur le lobe, comme il peut toucher le pavillon, l’arrière, voire à l’intérieur même de l’oreille. C’est justement cette situation qui rend le psoriasis de l’oreille particulièrement gênant. Les plaques sont difficiles d’accès, ce qui rend compliquée l’action de les gratter pour se soulager. De plus, il devient difficile, voire impossible de porter des écouteurs, un casque audio, des boules quiès ou encore un appareil auditif. Les squames qui tombent dans l’oreille peuvent même atteindre le tympan et obstruer le canal auditif, ce qui peut amener à une surdité partielle.

Guérir le psoriasis est, à ce jour, impossible. En effet, il n’existe aucun remède qui permet d’éradiquer totalement la maladie. Néanmoins, certaines méthodes peuvent être utilisées pour soulager les symptômes. Afin de limiter l’expansion de l’inflammation, il est conseillé d’utiliser un soin contenant des ingrédients dermocorticoïdes tels que la cortisone. Par voie locale, ils permettent d'apaiser la peau en luttant contre les inflammations. Ils inhibent le facteur de transcription NF-kB par activation de la transcription du gène de IkB lui conférant des effets anti-inflammatoires. Les dermocorticoïdes sont disponibles sous forme de pommade, de lotion ou de crème.

Pour éliminer les plaques et pour ralentir leur avancement et leur apparition, il est recommandé d’utiliser des soins à base de dérivés de vitamine D. Ces analogues de la vitamine D tels que le calcipotriol ou le calcitriol sont anti-prolifératifs, c'est-à-dire qu'ils luttent contre la multiplication excessive de certaines cellules de la peau. Elles agissent donc contre l'hyperkératose.

La photothérapie peut également être envisagée pour traiter le psoriasis de l'oreille. Il s'agit d'une méthode de traitement des affections cutanées qui utilise les rayons ultraviolets. On distingue deux types de photothérapie : la puvathérapie, qui expose le patient en cabine aux rayons UVA, et la photothérapie par UVB, qui utilise des rayons ultraviolets plus proches de ceux émis par le soleil.

Pour éviter d'irriter davantage la peau, il est préférable d'utiliser des gels nettoyants sans savon et avec un pH neutre qui n'irriteront pas la peau. En ce qui concerne les cheveux, un shampoing contenant de l'acide salicylique peut être utilisé deux fois par semaine en alternance avec un shampoing doux. En effet, cet actif possède des propriétés kératolytiques qui permettent d'éliminer les peaux mortes. L’hydratation des oreilles ne doit pas être négligée. Pour cela, il convient d’utiliser une crème ou une lotion hydratante tous les jours qui va permettre de créer un film protecteur à la surface de la peau et de lutter contre la desquamation.

Si vous êtes atteint du psoriasis de l’oreille, il est préférable de ne pas utiliser de coton-tige. Ce dernier peut pousser les croûtes de peau morte vers le tympan et favoriser l’obstruction du canal auditif.

LEBRUN-VIGNES B. & al. Dermocorticoïdes. Ann Dermatol Venereol (2004).

SAURAT J. & al. Psoriasis. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles (2016).