En plus de l'arrêt des règles, environ 80% des femmes ressentent d'autres symptômes à la ménopause. Bouffées de chaleur, insomnies, stress, sécheresse vaginale, démangeaisons... L'un des plus communs est une exacerbation de la sensibilité de la peau. Celle-ci peut être expliquée par les importantes variations hormonales que les femmes ménopausées traversent, et notamment la baisse significative des taux d'œstrogène et de progestérone dans leur corps. Ces hormones jouent un rôle crucial dans la régulation de la fonction cutanée et leur diminution pendant la ménopause peut entraîner des changements significatifs au niveau de la peau.
Il est tout d'abord important de savoir que les œstrogènes ont un impact sur la production de collagène et d'élastine par les fibroblastes. Ces protéines sont essentielles au maintien de la structure et de l'élasticité de la peau. De plus, plusieurs études ont mis en évidence qu'une diminution de la synthèse de collagène s'accompagne d'un amincissement de la peau, qui devient alors plus fragile. La baisse des niveaux d'œstrogène conduit ainsi à une diminution de la fermeté et de la souplesse de la peau, la rendant plus sensible aux irritants externes.
Par ailleurs, la chute du taux de progestérone entraîne une fragilisation du film hydrolipidique. En effet, il est fortement supposé que la progestérone régule à la hausse l'activité des glandes sébacées, à l'origine de la production de sébum. Ainsi, une diminution des niveaux de progestérone conduit à de plus faibles quantités de sébum, ce qui impacte le film hydrolipidique dont le sébum est le principal constituant. La peau devient alors plus sèche, plus sensible et davantage sujette aux tiraillements.
Enfin, les fluctuations hormonales pendant la ménopause peuvent également affecter la sensibilité des récepteurs sensoriels de la peau, augmentant ainsi la perception de la douleur et de l'inconfort. Cette sensibilité accrue peut rendre la peau plus réactive aux stimuli externes tels que l'utilisation de certains cosmétiques, les variations de température et les allergènes. Le système immunitaire tend alors à réagir de façon excessive et à mobiliser des médiateurs de l'inflammation comme les cytokines pro-inflammatoires, impliquées dans la survenue de rougeurs et d'irritations.