Le prurit est un symptôme fréquent qui accompagne de nombreuses situations. Il peut survenir de façon ponctuelle, par exemple après une piqûre d’insecte, ou s’inscrire dans un contexte chronique, comme lors de l’eczéma. Ces démangeaisons, souvent banalisées, altèrent pourtant la qualité de vie et traduisent des déséquilibres inflammatoires et oxydatifs de la peau.
Dans ce contexte, la L-carnitine a montré des propriétés anti-inflammatoires et anti-prurigineuses intéressantes. Une étude expérimentale a évalué ses effets dans un modèle murin de prurit induit par la chloroquine. Les résultats montrent que l’administration orale de L-carnitine réduisait significativement le comportement de grattage par rapport au groupe témoin, confirmant son potentiel antiprurigineux. Sur le plan biologique, la molécule a restauré l’équilibre des défenses antioxydantes (GST, GSH et catalase) tout en réduisant la peroxydation lipidique (LPO). Elle a également diminué l’activité de l'oxyde nitrique synthase (NOS), modulant ainsi la voie du monoxyde d’azote, impliquée dans la genèse des démangeaisons. Enfin, la L-carnitine a réduit les niveaux de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α), d’enzymes pro-inflammatoires comme la COX-2, et du marqueur p-NFκB. L’ensemble de ces effets suggère que la L-carnitine agit à la fois en limitant l’inflammation et en régulant le stress oxydatif, contribuant ainsi à l’apaisement du prurit.
Il faut toutefois rester prudent, car cette étude a été menée sur des souris et reposait sur une administration orale de L-carnitine, ce qui limite l'extrapolation.
Par ailleurs, d’autres travaux ont rapporté un intérêt de la L-carnitine en application topique pour apaiser l'eczéma, mais ces études associaient la molécule à d’autres actifs dont l’efficacité contre l’eczéma est déjà bien documentée. Il reste donc difficile de déterminer dans quelle mesure la L-carnitine seule contribue réellement à l’amélioration des symptômes.