Couramment utilisés pour traiter l'acné, l'adapalène, la trétinoïne et l'isotrétinoïne font partie de la famille des rétinoïdes, des dérivés de la vitamine A. L'adapalène et la trétinoïne sont des rétinoïdes topiques : ils se présentent sous la forme de crèmes ou de gels à appliquer directement sur la peau. D'après une étude menée par KATSAMBAS et son équipe, ces deux rétinoïdes ont une efficacité similaire sur les lésions acnéiques. Celle-ci a été évaluée sur 80 patients ayant appliqué un gel d'adapalène à 0,1% ou un gel d'isotrétinoïne à 0,05% une fois par jour pendant 12 semaines. Ces deux traitements ont montré qu'ils étaient efficaces pour réduire les papules et les pustules et les différences observées entre eux n'étaient pas significatives, bien que l'adapalène ait été légèrement mieux toléré.
À ce jour, assez peu d'études ont été faites sur l'effet de ces rétinoïdes sur la rosacée. Néanmoins, des travaux d'ESTURK et son équipe ont montré que l'adapalène pouvait avoir un certain intérêt en cas de rosacée papulo-pustuleuse. Pendant 55 jours, 27 patients atteints de rosacée papulo-pustuleuse ont appliqué deux fois par jour un gel à 0,1% d'adapalène. À l'issue du traitement, les volontaires ont vu leur nombre de papules diminuer de 6,89 ± 1,57 à 1,22 ± 0,97 et leur nombre de pustules baisser de 5,22 ± 0,97 à 0,78 ± 0,11. En revanche, aucun effet n'a été observé sur l'érythème et les télangiectasies. Ces résultats pourraient expliquer pourquoi l'utilisation de rétinoïdes topiques en cas de rosacée papulo-pustuleuse n'est pas fréquente : ces traitements ne peuvent agir que sur un aspect de la maladie.
En ce qui concerne l'isotrétinoïne, il s'agit d'une substance active ingérée sous forme de capsules. Très efficace en cas d'acné, il semblerait aussi qu'elle puisse agir contre la rosacée papulo-pustuleuse. C'est en tout cas ce que suggère une étude menée avec 28 patients souffrant de rosacée papulo-pustuleuse modérée et 24 patients atteints d'une forme plus sévère. Les premiers ont reçu 20 mg d'isotrétinoïne par semaine tandis que les seconds prenaient 40 mg par semaine. Après quatre mois, une amélioration supérieure à 50% a été constatée chez 60,7% des personnes du premier groupe tandis qu'une amélioration supérieure à 90% a été observée chez 62,5% des patients du second groupe. Par ailleurs, les chercheurs ont noté une diminution globale de l'inflammation de la peau des patients. Il semblerait ainsi que l'isotrétinoïne à faible dose puisse être une aide réelle en cas de rosacée papulo-pustuleuse.