Traitement contre la rosacée.

Peut-on traiter la rosacée ?

Près de 415 millions de personnes sont touchées par la rosacée dans le monde. Rougeurs intenses, bouffées de chaleur, vaisseaux sanguins apparents... des solutions existent pour atténuer les symptômes. Mais alors est-il possible de traiter ce trouble cutané ?

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Publié le 27 février 2023, mis à jour le 29 mars 2024, par Pauline, Chargée de la Communication Scientifique — 8 min de lecture
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Les différents aspects de la rosacée.

La rosacée se caractérise principalement par la présence d'une rougeur diffuse et étendue sur le visage. Celle-ci se concentre généralement autour du nez, des joues, du menton et du front, en raison de la forte vascularisation de ces zones. Les petits vaisseaux sanguins du visage tendent à se dilater et deviennent alors apparents.

La rosacée s'accompagne également de nombreux symptômes invisibles, comme des bouffées de chaleur, une sensibilité importante de la peau, des sensations de brûlure et des picotements autour des zones affectées. Bien que cette affection cutanée puisse apparaître dès l'enfance, elle atteint souvent son apogée entre 30 et 50 ans. Les personnes à la peau claire et les femmes sont les plus susceptibles de développer ce trouble. Le symptôme caractéristique de la rosacée est la présence

Les causes de ce trouble dermatologique sont encore mal identifiées. Néanmoins, plusieurs recherches en cours ont démontré que certains facteurs pouvaient être responsables des poussées de rosacée. On peut notamment citer la prédisposition héréditaire, une colonisation parasitaire, la chaleur, les rayons du soleil, le stress ou un certain régime alimentaire.

Cette maladie de peau tend à évoluer dans le temps et à fonctionner par cycles. Ses symptômes peuvent notamment disparaître pendant quelques semaines avant de revenir brusquement de façon plus intense. En effet, le visage peut en plus être touché par d'importants gonflements, des déformations ou des papules. Dans les cas les plus graves, la rosacée atteint les yeux et provoque leur inflammation. Quatre sous-types de rosacée ont été identifiés :

  • La rosacée vasculaire ou couperose.

    C'est la forme de rosacée la plus fréquente. Elle induit principalement des bouffées de chaleur, des rougeurs temporaires ou permanentes appelées érythoses, une sensibilité exacerbée de la peau et la dilatation des vaisseaux sous la peau, devenant visibles.

  • La rosacée papulo-pustuleuse.

    On la confond parfois avec l’acné à cause de la présence de boutons rouges, voire de pustules, en plus des rougeurs. La rosacée papulo-pustuleuse est aussi accompagnée de tiraillements et de sensations de brûlure et d’inconfort.

  • La rosacée hypertrophique.

    Cette forme rare se manifeste par un épaississement de la peau et une dilatation des pores de la peau du nez, appelés "rhinophyrma". Il s'agit d'une complication majeure de la rosacée, en raison du préjudice esthétique qu’elle entraîne. L’épaississement cutané est parfois associé à des papulo-pustules et peut s’étendre au reste du visage.

  • La rosacée oculaire.

    La rosacée touche parfois les yeux. Dans ce cas, les patients présentent des rougeurs aux paupières, des conjonctivites et une sécheresse oculaire. Souvent, ils souffrent aussi d'une sensation permanente de grains de sable dans les yeux.

Il est important d'aller consulter un dermatologue dès l'apparition des premiers signes. Une rosacée légère peut rapidement entraîner des complications et toucher les yeux notamment.

Rosacée : liste des différents traitements disponibles.

Si la rosacée ne se guérit jamais complètement, différents traitements existent pour améliorer l’apparence de la peau en atténuant les rougeurs et les pustules. L’évolution des symptômes peut également être ralentie grâce à des traitements adaptés. Notons toutefois que les résultats ne commencent à être visibles qu’après plusieurs semaines.

Le traitement de la rosacée varie selon l’intensité des symptômes et le stade du trouble. Les résultats peuvent être satisfaisants ; cependant, les symptômes tendent à réapparaître si le traitement est arrêté. Il est généralement nécessaire de suivre un traitement continu afin de conserver les bénéfices thérapeutiques.

Les traitements topiques.

L'application topique de crèmes ou de gels pour est généralement utilisée pour les cas de rosacée vasculaire ou papulo-pustuleuse. Ces crèmes renferment des actifs ayant souvent des propriétés vasoconstrictrices, comme la brimonidine, anti-inflammatoires, comme l'acide azélaïque ou l'ivermectine, et antiparasitaires, comme le métronidazole.

Ces crèmes constituent des traitements préventifs et curatifs. Elles s'appliquent de façon quotidienne, aussi bien lors des poussées de rosacées que les semaines qui suivent, afin de limiter les risques de rechute.

Les traitements oraux.

Quand la rosacée est étendue ou qu’elle atteint les yeux, la prise d’antibiotiques tels que de la cycline est souvent nécessaire, en plus des crèmes topiques. Employé pour ses propriétés anti-inflammatoires, cet antibiotique réduit les papules et les pustules, mais pas les rougeurs ni les télangiectasies, correspondant aux petits vaisseaux sanguins dilatés.

Ces antibiotiques permettent d'inhiber la synthèse de protéines nécessaires à la croissance des bactéries. Cela permet ainsi d'empêcher leur prolifération. Ce traitement étant photosensibilisant, il est nécessaire d'éviter de s'exposer aux rayonnements UV et de se protéger en utilisant une crème solaire.

Les cyclines ont également des propriétés anti-inflammatoires et régulent les sécrétions des glandes de Meibomius, dont le dysfonctionnement est à l'origine de la rosacée oculaire. En cas de contre-indication aux cyclines, des macrolides, des antibiotiques inhibant la multiplication des bactéries, sont généralement prescrits.

Les traitements chirurgicaux.

Des traitements chirurgicaux peuvent être nécessaires quand la rosacée arrive à un stade avancé (rosacée hypertrophique). L'intervention consiste à traiter les épaississements et déformations afin de reformer au mieux l’apparence nasale. Pour cela, des processus de dermabrasion, consistant en l'élimination des cellules mortes de l'épiderme, ou de greffe de peau sont utilisés.

Les traitements au laser et à la lumière pulsée permettent aussi d'atténuer les rougeurs et la visibilité des vaisseaux sanguins en diminuant leur dilatation. Ces solutions sont plutôt utilisées pour traiter des cas de couperose. Les effets secondaires sont souvent légers : après la séance, les zones traitées peuvent être un peu rouges et gonflées.

Sources

  • Thèse de Kelly ZAROUKIAN. Étude des aspects cliniques cellulaires et moléculaires de la rosacée, des traitements dermo-cosmétiques associés ainsi que de l’impact sur la qualité de vie des patients (2017).

  • STEINHOFF M. & al. Recent advances in understanding and managing rosacea. F1000 Research (2018).

  • TAN J. & al. Rosacea: New Concepts in Classification and Treatment. American Journal of Clinical Dermatology (2021).

  • ALI F. & al. Rosacea. British Journal of Hospital Medicine.(2021).

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