La rosacée est une maladie de peau inflammatoire chronique reconnaissable par les rougeurs diffuses qu'elle occasionne au niveau du visage. Il s'agit d'une dermatose évolutive avec des périodes de poussée. Les causes de cette maladie sont nombreuses et comprennent la génétique, les températures élevées, le stress... Au début, la rosacée se traduit souvent par une dilatation des vaisseaux sanguins du visage, c'est-à-dire par des télangiectasies, souvent accompagnées de picotements et de bouffées de chaleur. Il est important de prendre en charge la rosacée dès son apparition car elle peut évoluer vers des formes plus sévères (rosacée oculaire, rhinophyma...). S’il n’est pas encore possible de guérir la rosacée, des solutions existent pour atténuer les rougeurs sur le visage et améliorer la qualité de vie des patients.
La prise en charge de la rosacée légère consiste généralement en l'application de crèmes contenant des actifs vasoconstricteurs, comme la brimonidine, anti-inflammatoires, comme l'acide azélaïque, et antiparasitaires, comme le métronidazole.
En ce qui concerne l'effet du bakuchiol sur la rosacée, celui-ci a été peu étudié. Néanmoins, une étude pilote dirigée par DRAELOS apporte des éléments intéressants. Cette recherche a évalué la tolérance d’un soin contenant 1% de bakuchiol chez une population de 60 personnes, dont 20 souffraient de rosacée, 20 présentaient de l’eczéma et 20 déclaraient avoir une peau réactive. Pendant quatre semaines, les participants ont appliqué quotidiennement le produit, tandis que plusieurs paramètres cutanés ont été évalués à l’aide d’une échelle allant de 0 (aucun) à 4 (sévère). Les critères d’évaluation incluaient la douceur visuelle et tactile, la clarté du teint, l’éclat, l’aspect global de la peau et les signes de photovieillissement. Les effets indésirables potentiels, tels que la desquamation, la sécheresse ou les sensations de brûlure ou de démangeaisons, ont également été notés selon cette même échelle. Des mesures instrumentales ont complété cette évaluation clinique. Les pertes en eau transépidermiques (TEWL) ont été mesurées à l’aide d’un évaporimètre, tandis que l’hydratation cutanée a été mesurée par cornéométrie.
Chez les participants atteints de rosacée, aucune réaction indésirable n’a été observée durant toute la durée de l’étude. De plus, les valeurs de TEWL sont restées stables entre le début et la fin de l’étude, indiquant une absence de perturbation de la barrière cutanée, un élément essentiel et challengeant pour les peaux sensibles. Enfin, les mesures de cornéométrie ont révélé une augmentation statistiquement significative de 16% de l’hydratation. Si cette hausse peut sembler faible, les chercheurs ont estimé qu'elle était notable compte tenu de la grande sensibilité cutanée des participants. Par ailleurs, les différents paramètres évalués (éclat du teint, photovieillissement...) se sont tous améliorés, comme le montre le graphique ci-dessous. Il est toutefois dommage que l’érythème, la rougeur persistante typique de la rosacée, n’ait pas été mesuré, alors qu’il constitue l’un des critères majeurs pour évaluer l’efficacité d’un soin destiné aux peaux sujettes à la rosacée.