Quels sont les bienfaits de l'huile essentielle de romarin sur les cheveux ?

L’huile essentielle de romarin est riche en composés bioactifs qui lui confèrent une puissante activité antimicrobienne, particulièrement intéressante pour l’hygiène du cuir chevelu. On peut notamment citer l’acide rosmarinique, le carnosol, le rosmanol ainsi que des monoterpènes oxygénés comme le camphre et le bornéol. Ces molécules agissent à différents niveaux pour perturber le métabolisme, l'intégrité membranaire et la capacité de multiplication des micro-organismes. Des études in vitro ont démontré que l’huile essentielle de romarin possède une activité inhibitrice vis-à-vis de plusieurs souches bactériennes, notamment Escherichia coli et Cutibacterium acnes, une bactérie également présente sur le cuir chevelu et parfois impliquée dans certaines formes de dermites.

Ainsi, l'huile essentielle de romarin est une alliée pour purifier le cuir chevelu, en réduisant la prolifération bactérienne et les impuretés. Cet effet assainissant est particulièrement bénéfique pour les personnes dont le cuir chevelu regraisse rapidement et qui sont sujettes aux pellicules grasses et aux démangeaisons, souvent liées à un déséquilibre du microbiote du cuir chevelu. En limitant la prolifération bactérienne, l'huile de romarin aide aussi à limiter l'obstruction des follicules pileux, ce qui favorise un environnement plus sain pour la croissance capillaire.

Au-delà de ses propriétés purifiantes, l’huile essentielle de romarin se distingue par son potentiel apaisant, particulièrement intéressant pour les cuirs chevelus sensibles ou sujets aux inconforts. Cet effet anti-inflammatoire repose sur la richesse de l’huile en molécules aromatiques, telles que l’eucalyptol (1,8-cinéole) et l’α-pinène. L’eucalyptol, en particulier, a été étudié pour sa capacité à moduler la réponse immunitaire. Une étude menée sur des rats a montré que ce terpène inhibe significativement la production de cytokines pro-inflammatoires (TNF-α, IL-1β, IL-4 et IL-5) dans les lymphocytes, ainsi que le TNF-α, l’IL-1β, l’IL-6 et l’IL-8 dans les monocytes. Pour rappel, les lymphocytes et les monocytes sont deux types de globules blancs. L’α-pinène complète le profil anti-inflammatoire de l'huile de romarin et agit en bloquant la translocation nucléaire du facteur de transcription NF-κB, une voie clé dans l’activation des gènes pro-inflammatoires.

Ces différents effets font de l'huile essentielle de romarin un ingrédient naturel intéressant pour soulager les sensations d’irritation, les démangeaisons ou les rougeurs liées à un déséquilibre du cuir chevelu, au stress oxydatif ou aux agressions du quotidien (pollution, rayons UV, calcaire, coiffures serrées...). Cette huile est également appréciée par les personnes ayant un cuir chevelu réactif, voire sujet à des poussées d'eczéma, en complément d'un traitement dermatologique.

Parmi les différentes vertus capillaires attribuées à l’huile essentielle de romarin, son potentiel à stimuler la pousse des cheveux et à prévenir leur chute suscite un intérêt croissant, notamment chez les hommes. Cet effet repose sur plusieurs mécanismes : une action locale sur la microcirculation, favorisant l'apport aux follicules pileux des nutriments et de l'oxygène dont ils ont besoin, un effet anti-inflammatoire indirect sur les follicules et une activité inhibitrice sur la voie androgénique impliquée dans la chute des cheveux d’origine hormonale. En effet, l’alopécie androgénétique résulte en grande partie de la conversion excessive de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) sous l’action de l’enzyme 5α-réductase. Le DHT se lie aux récepteurs des follicules pileux, altérant leur cycle de croissance et provoquant un affinement progressif des cheveux. Pour contrer ce processus, on utilise souvent des inhibiteurs de la 5α-réductase.

Des scientifiques ont évalué l’action d'un extrait hydroalcoolique de romarin sur ce mécanisme. Sur un modèle murin d’alopécie induite par la testostérone (souris C57BL/6), l’application quotidienne de 2 mg d’extrait de romarin a entraîné une reprise significative de la pousse des poils après 16 jours de traitement, comparativement au groupe témoin. In vitro, cet extrait a montré une inhibition marquée de l’enzyme 5α-réductase ainsi qu’une réduction de la liaison du DHT à ses récepteurs. Un composé actif identifié dans l’extrait, l’acide 12-méthoxy-sarcosalique, serait en partie responsable de cette activité anti-androgénique.

Néanmoins, les résultats sur des volontaires humains sont plus mitigés. En effet, dans une étude clinique menée chez 100 hommes souffrant d'alopécie androgénétique, l'huile essentielle de romarin (10%) a été comparée à une solution de minoxidil (2%), un médicament permettant de relancer la croissance des cheveux. Après 6 mois d'application quotidienne, aucun changement n'a été observé dans aucun des groupes en ce qui concerne le nombre de cheveux. Ces résultats sont étonnants pour le minoxidil, dont l'efficacité a été prouvée au cours de nombreux autres travaux, et n'ont pas permis de montrer l'intérêt du romarin pour faire pousser les cheveux.

Malgré son potentiel prometteur pour stimuler la pousse des cheveux, l’huile essentielle de romarin doit encore faire l’objet d’études cliniques approfondies.

L’apparition progressive de cheveux blancs est un processus biologique complexe qui dépend de facteurs génétiques et environnementaux. Parmi eux, le stress oxydatif joue un rôle important en ciblant les mélanocytes, les cellules produisant la mélanine. À partir d'environ 35 ans, ces cellules situées à la base des follicules pileux voient leur activité décliner progressivement, un phénomène accéléré par les radicaux libres. En effet, en s'attaquant aux constituants cellulaires, notamment à l'ADN mitochondrial des mélanocytes, les radicaux libres provoquent des mutations qui impactent l'activité des mitochondries, ce qui se répercute sur la mélanogenèse et précipite la survenue de cheveux blancs.

Face à cela, les antioxydants, des molécules capables de neutraliser les radicaux libres, jouent un rôle préventif intéressant dans la survenue des cheveux blancs. L’huile essentielle de romarin s’inscrit dans cette logique grâce à sa richesse en composés antioxydants, notamment en 1,8-cinéole, en α-pinène et en β-pinène. Ces terpènes ont démontré leur capacité à piéger les radicaux libres au cours de nombreuses études, limitant ainsi leur impact délétère sur les cellules pigmentaires. En préservant l’intégrité des mélanocytes et de leurs mitochondries, l'huile essentielle de romarin pourrait ralentir le blanchiment des cheveux lié au stress oxydatif.

Il ne s’agit pour l’instant que d’une hypothèse : si l’effet des radicaux libres sur le blanchiment des cheveux est scientifiquement établi, tout comme les propriétés antioxydantes de l’huile de romarin, aucune étude n’a à ce jour montré de manière directe que cet ingrédient naturel pouvait prévenir les cheveux blancs.

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