Les onychomycoses, plus communément appelées mycoses des ongles, représentent une affection fongique fréquente, touchant principalement les orteils. Elles sont responsables d’un épaississement, d’une décoloration jaunâtre ou brunâtre et parfois d’une déformation progressive de la tablette unguéale. Cette pathologie, souvent banale en apparence, peut toutefois s’avérer tenace et altérer considérablement la qualité de vie, notamment en raison de sa visibilité. La plupart des infections fongiques des ongles sont dues à des dermatophytes, en particulier Trichophyton rubrum, mais d’autres agents pathogènes, comme les levures, par exemple celles du genre Candida, peuvent également être impliqués. Le traitement des onychomycoses repose généralement sur des antifongiques oraux et/ou topiques, tels que le ciclopirox olamine.
Si vos ongles sont touchés par des symptômes évoquant une infection fongique, n'hésitez pas à demander conseil à votre pharmacien ou à votre médecin pour qu'il vous aiguille vers un traitement adapté.
Parmi les antifongiques topiques disponibles pour le traitement des mycoses unguéales, le ciclopirox olamine se distingue par un mode d’action original qui pourrait offrir certains avantages face aux limites des traitements habituels. Contrairement aux azolés ou aux allylamines, qui ciblent la biosynthèse de l’ergostérol, une molécule présente chez la plupart des champignons et jouant un rôle similaire à celui du cholestérol humain, le ciclopirox olamine agit en perturbant l’homéostasie intracellulaire des champignons, notamment en chélatant les cations métalliques essentiels à leur métabolisme, comme le fer. Cette activité, à la fois fongistatique et fongicide, confère à cet actif un spectre antifongique particulièrement large. Il est efficace contre les dermatophytes, les principaux agents responsables des onychomycoses, mais aussi contre les levures Candida et les moisissures, souvent impliquées dans les formes atypiques ou récalcitrantes.
Autre avantage du ciclopirox olamine : il possède une bonne capacité de pénétration dans la kératine de l'ongle et peut atteindre les couches profondes.
Plusieurs études se sont intéressées aux effets du ciclopirox olamine sur les onychomycoses. On peut notamment citer deux essais cliniques menés en double aveugle en parallèle. Le premier a fait intervenir 223 patients (groupe ciclopirox olamine 8% : 112 ; groupe placebo : 111) et le second 237 (groupe ciclopirox olamine 8% : 119 ; groupe placebo : 118). Le traitement consistait à appliquer quotidiennement l'une des formules pendant 48 semaines sur les ongles des pieds touchés par l'onychomycose, avec une évaluation clinique tous les mois et une évaluation mycologique tous les 3 mois. À la fin du protocole, les taux de guérison mycologique étaient significativement supérieurs dans le groupe ciclopirox olamine : 29% vs 11% dans la première étude et 36% vs 9% dans la seconde. Bien que ces chiffres restent modestes, ils confirment une supériorité du ciclopirox olamine par rapport au placebo. Par ailleurs, le traitement a été très bien toléré, les effets indésirables rapportés étant rares, localisés (érythème, irritation) et transitoires.
Une autre étude a confirmé ces bons résultats. Dans celle-ci, une formulation à 8% de ciclopirox olamine, nommée P-3051, a été comparée à un placebo et à une référence, contenant elle aussi 8% de ciclopirox olamine. La différence entre la solution évaluée et la référence résidait dans la meilleure affinité pour la kératine de la nouvelle formulation. Au total, 467 patients atteints d’une onychomycose ont été divisés en trois groupes pour recevoir, pendant 48 semaines, une application quotidienne de P-3051, du vernis de référence ou d’un placebo. Un suivi de 12 semaines supplémentaires a été réalisé pour évaluer la stabilité des résultats.
Les résultats montrent un meilleur taux de guérison pour les produits contenant le ciclopirox olamine.