Est-il possible d’accélérer la pousse de ses cheveux ?

La vitesse de croissance des cheveux est en grande partie déterminée par des facteurs génétiques, hormonaux et métaboliques.

Toutefois, certaines molécules et conditions environnementales peuvent moduler partiellement ce rythme, en prolongeant la phase de croissance, c'est-à-dire la phase anagène, ou en stimulant l’activité cellulaire au sein du follicule. Ces effets restent modérés mais scientifiquement fondés. Plusieurs actifs ont ainsi été identifiés comme pouvant accélérer la pousse des cheveux. Les peptides bioactifs, notamment l’acétyl tétrapeptide-3 et le myristoyl pentapeptide-4, ont montré une activité intéressante in vitro. Lorsqu’ils sont encapsulés dans des nanoliposomes, leur pénétration transcutanée s’améliore, permettant une action directe sur les cellules cibles. Une étude récente a révélé que ces nanocomplexes favorisent la prolifération des kératinocytes et des cellules de la papille dermique, tout en augmentant la production du facteur de croissance de l'endothélium vasculaire (VEGF), de collagène de type III et du facteur de croissance des fibroblastes (bFGF), connus pour soutenir la vascularisation et la régénération folliculaire.

Moins technologique, mais tout aussi étudiée, la caféine a démontré des effets promoteurs sur la croissance de follicules pileux en culture. Une étude récente a montré qu'à une concentration de 20 ppm, la caféine induit un allongement moyen des follicules de 1,16 mm en cinq jours, un résultat proche de celui obtenu avec le minoxidil (1,19 mm) et significativement supérieur au groupe témoin (0,84 mm). Par ailleurs, en application topique quotidienne (0,5%), la caféine a permis une augmentation significative de la densité capillaire après 24 semaines chez 40 participants, avec un gain moyen de 4,85%, par rapport à une perte non-significative de 1,5% dans le groupe placebo. Ces effets bénéfiques de la caféine sur la pousse des cheveux peuvent s'expliquer par différents mécanismes, notamment sa capacité à augmenter l'expression de l'IGF-1, un promoteur de la croissance des cheveux dans les follicules pileux, et à diminuer celle de TGF-β2, un facteur de régulation qui s'oppose à la croissance des cheveux.

Certaines plantes, comme Malva verticillata, Carthamus tinctorius ou Sophora flavescens, ont aussi montré des effets pertinents sur la voie de signalisation Wnt/β-caténine, l’hormone apparentée à l'insuline (IGF-1) ou encore le VEGF, des voies directement impliquées dans la phase anagène. Ces extraits végétaux semblent favoriser la prolifération des kératinocytes et inhiber des facteurs catagènes comme le facteur de croissance transformant bêta-1 (TGF-β1). Toutefois, leur efficacité réelle reste à confirmer, les études disponibles étant souvent menées sur de petits échantillons, sans groupes témoins comparatifs.

Pour les cas d’alopécie ou de chute de cheveux plus marquée, des approches médico-esthétiques comme le PRP (plasma riche en plaquettes) sont possibles. Cette technique repose sur l'injection dans le cuir chevelu d’un concentré de plaquettes obtenu à partir du sang du patient. Après une prise de sang, celui-ci est centrifugé pour isoler le plasma contenant une forte densité de plaquettes, riches en facteurs de croissance. Ces molécules bioactives, comme le VEGF ou l’IGF-1, sont ensuite injectées au niveau des follicules pileux. Le mécanisme repose sur la capacité de ces facteurs à réactiver les cellules souches du bulbe et les cellules de la papille dermique, prolongeant ainsi la phase anagène, tout en renforçant la vascularisation locale et en limitant l’apoptose des cellules folliculaires, ce qui crée un environnement propice à la pousse des cheveux.

Dans une certaine mesure, il est possible de stimuler la pousse des cheveux. Aucune technique ne permet néanmoins d’accélérer la vitesse de croissance au-delà des limites génétiques, mais certaines peuvent prolonger la phase de croissance, améliorer la densité ou retarder la chute.

Remarque : Les techniques de pousse des cheveux mentionnées ci-dessus ne sont pas exhaustives. Par ailleurs, le régime alimentaire joue un rôle important dans la pousse des cheveux. Des études ont montré qu’une alimentation équilibrée, riche en vitamines (A, D, E, celles du groupe B comme la biotine...), en minéraux (zinc, fer, sélénium...), en omégas-3, présents dans les poissons gras, en antioxydants, issus notamment des fruits et des légumes colorés, ainsi qu’en protéines, contribue à une bonne pousse des cheveux.