Traiter le psoriasis avec des dermocorticoïdes.

Les dermocorticoïdes (DC) sont à ce jour le traitement local de référence en ce qui concerne le psoriasis, à la fois en monothérapie ou en complément d'un traitement systémique. Ce sont des préparations anti-inflammatoires à usage local, composées de dérivés de la cortisone. Ils sont notamment utilisés pour les patients ayant une dermatose localisée, modérée, avec des poussées espacées.

Ces médicaments sont d’une part appréciés pour leur côté invisible et non tachant sur la peau. D’autre part, ils possèdent plusieurs propriétés utiles dans la prise en charge du psoriasis, notamment immunorégulateurs, anti-inflammatoires et antimitotiques.

Comment agissent les dermocorticoïdes sur le psoriasis ?

Par voie locale, les dermocorticoïdes permettent d'apaiser la peau en luttant contre les inflammations. Ils inhibent le facteur de transcription NF-kB par activation de la transcription du gène de IkB lui conférant des effets anti-inflammatoires. De plus, les glucocorticoïdes régulent négativement l'expression de certains gènes proinflammatoires par transrépression notamment les cytokines, les facteurs de croissance, les molécules d'adhésion, l'oxyde nitrique, etc.

La quantité de dermocorticoïdes à utiliser est susceptible d’osciller d’un excipient à l’autre, et ce, pour une même surface cutanée. En somme, il faut respecter une seule application par jour. En traitement d’attaque d’un psoriasis aiguë, la fréquence des applications est d’une ou deux fois par jour, durant les trois premiers jours.

Il n’est pas utile d’augmenter le nombre d’applications, du fait de l’effet réservoir qui se produit dans la couche cornée, capable de relargué pendant des heures la substance active appliquée sur la peau. De plus, une hausse de la dose utilisée risque de provoquer une tachyphylaxie, phénomène de tolérance rapide de l’organisme au médicament. Par ailleurs, les dermocorticoïdes doivent être utilisés avec parcimonie et précaution chez les enfants en bas âge en raison de leur capacité à traverser le sang.

L'utilisation de dermocorticoïdes peut être associée à divers effets secondaires.

• L'atrophie cutanée.

  Il s'agit de l'effet secondaire le plus fréquent. Il est dû à une réduction du nombre et de la taille des kératinocytes entraînant un amincissement de l'épiderme et laissant apparaître les vaisseaux dans les tissus sous-cutanés.

• La tachyphylaxie.

  Il s'agit d'un phénomène traduisant la capacité de résistance à une dermatose, le psoriasis, à un traitement après applications prolongées et ininterrompues. Il apparaît davantage plus rapidement quand le corticoïde est puissant et, pour une même molécule que la concentration est forte.

• Le syndrome de Cushing.

  Il s'agit d'un syndrome apparaissant suite à la prise de cortisol entraînant une production excessive de corticoïdes par les surrénales.

Il existe également d'autres effets secondaires comme un diabète, une hypertension artérielle, un ulcère gastrique, etc.

En règle générale, il existe quelques contre-indications au traitement au dermocorticoïde.

• Les lésions cutanées infectées ;

• Les dermatoses qui prennent du temps à cicatriser sous l’effet des corticoïdes;

• Les allergies connues aux dermocorticoïdes.

Dans le cas des lésions ou dermatose infectées, l'utilisation de dermocorticoïdes pourrait aggraver la situation en favorisant le développement de microorganismes notamment grâce à leur potentiel pro-infectieux. Dans le cas d'allergies ou d'hypersensibilité connue aux dermocorticoïdes, il est contre-indiqué de les utiliser sous risque d'entraîner des réactions cutanées comme des éruptions ou des réactions de défense de l'organisme.

En ce qui concerne le psoriasis, les dermocorticoïdes sont contre-indiqués dans les cas de psoriasis en gouttes éruptives qui s’étirent sur une large surface de peau. Il en est de même pour le psoriasis de l’ongle, qui résiste souvent au traitement.

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