Les différentes substances autobronzantes utilisées pour une peau hâlée sans soleil.

La dihydroxyacétone, aussi connue sous le nom de DHA, est un ingrédient d'origine synthétique ou végétal. L'ingrédient d'origine naturelle est généralement issu d'un procédé biotechnologique qui fait intervenir des étapes de fermentation et de bioconversion bactérienne du glycérol extrait du maïs ou de la canne à sucre. La DHA est la molécule la plus fréquemment retrouvée dans les autobronzants en raison de son efficacité. Lorsque la DHA est appliquée sur la peau, elle réagit au contact des fonctions amines portées par les acides aminés présents au niveau des cellules mortes de la couche cornée pour former des pigments : les mélanoïdines. L’effet de brunissement de la peau résulte de cette réaction, appelée réaction de Maillard et présentée ci-dessous.

Les mélanoïdines ne doivent pas être confondus avec la mélanine. Les premiers sont des pigments polymériques artificiels formés dans la couche cornée, tandis que les seconds sont des pigments polymériques naturels épidermiques produits au cours de la mélanogenèse.

À noter que plus les cornéocytes sont nombreuses, plus la coloration brune est intense, d’où l’apparition de zones parfois plus foncées au niveau des parties plus épaisses de la peau, telles que les genoux, les coudes ou les talons. C'est pourquoi il est généralement conseillé d'effectuer un gommage avant d'utiliser un autobronzant. La DHA permet d'obtenir un teint hâlé en environ six heures. L'intensité de la coloration augmente proportionnellement avec la concentration de DHA, la température et le pH de la peau et du produit, un milieu alcalin favorisant la réaction de Maillard. Le brunissement disparaît ensuite progressivement au fur et à mesure du renouvellement des cellules de la couche cornée.

L’érythrulose est un sucre cétonique naturel, notamment présent dans les fruits rouges. Comme la DHA, il est capable de se combiner aux acides aminés de la couche cornée pour former des mélanoïdines. Toutefois, utilisé seul, l'érythrulose est incapable de fournir une coloration intense de la peau. C'est pourquoi il est généralement associé à la DHA. Cette combinaison permet par ailleurs d'obtenir un bronzage plus homogène et de plus longue durée, en raison d’une meilleure dispersion des pigments dans la couche cornée. En effet, l'érythrulose est plus stable que la DHA et a une vitesse de réaction plus faible. L'érythrulose colore ainsi plus lentement la peau. C'est aussi la raison pour laquelle l'association de ces molécules favorise l'obtention d'un teint hâlé naturel et progressif.

Chez Typology, nous associons la dihydroxyacétone et l'érythrulose dans nos autobronzants.

La troxérutine est un flavonoïde semi-synthétique dérivé de la rutine, un polyphénol naturellement présent dans certaines plantes comme l'eucalyptus, ou l'aubépine. Principalement utilisée en pharmacologie pour ses effets vasoprotecteurs dans le traitement de l’insuffisance veineuse, elle présente également un intérêt en cosmétique lorsqu’elle est combinée à la dihydroxyacétone. En effet, bien que l'application de troxérutine seule ne génère pas de coloration, son association avec la DHA permet d'intensifier et de stabiliser l'effet bronzant.

Par ailleurs, à une concentration de 3%, la troxérutine possède également des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Elle est en effet capable de piéger les radicaux libres grâce à sa structure chimique riche en double liaisons, mais aussi d'inhiber la libération de certaines cytokines pro-inflammatoires. La troxérutine favorise ainsi le maintien de l'intégrité de la fonction barrière cutanée et l'obtention d'un teint homogène et lumineux.

Moins connue des consommateurs que la DHA et l'érythrulose, la troxérutine a également été moins étudiée en tant que molécule autobronzante, ce qui explique son usage plus limité dans les produits de ce type.

L'Isochrysis galbana est une microalgue unicellulaire cultivée principalement pour l'aquaculture. Elle est toutefois aussi considérée par l'industrie cosmétique pour ses propriétés autobronzantes, lui venant de sa richesse en dihydroxyacétone. L'ajout d'extraits d'Isochrysis galbana dans les autobronzants pourrait en effet augmenter la concentration de DHA, optimisant ainsi l'effet colorant. Cependant, pour confirmer son efficacité et sa sécurité dans ce contexte, des études scientifiques sont nécessaires.

D'autre part, des travaux récents ont suggéré que les extraits d'Isochrysis galbana pourraient jouer un rôle d'accélérateur de pigmentation. Ils contiennent des phéophorbides, des produits de dégradation de la chlorophylle, qui possèdent des propriétés photosensibilisantes. Ces composés pourraient théoriquement favoriser un bronzage plus rapide sous l'effet des UV. Cependant, l’utilisation de substances photosensibilisantes n'est pas sans danger. Ces molécules ne favorisent pas seulement le bronzage de la peau, mais aussi les risques de coups de soleil, d'hyperpigmentation, voire de cancer de la peau. De plus, cette vision s'éloigne du principe des autobronzants, qui cherchent à induire un bronzage sans exposition solaire.

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• PENCREAC’H G. & al. Les microalgues marines : source alternative d’acide eicosapentaènoïque (EPA) et d’acide docosahexaènoïque (DHA). Oléagineux, Corps Gras, Lipides (2004).

• MARTINI M. C. Autobronzants et bronzants artificiels. Annales de Dermatologie et de Vénéréologie (2017).

• CIRIMINNA R. & al. Dihydroxyacetone: An updated insight into an important bioproduct. ChemistryOpen (2018).