Le jeûne peut avoir des impacts positifs sur l'état de la peau. En voici quelques-uns.
Jeûner peut améliorer la cicatrisation de la peau.
Une étude menée par Amir AFKHAMI et ses collègues avait pour but d'étudier l'effet d'un jeûne répété à court terme, précisément quatre jours consécutifs toutes les deux semaines, avant la création d'une plaie sur la cicatrisation de la peau chez des souris. L'épithélialisation et la contraction des plaies sont importants pour le processus de cicatrisation. Ainsi, les auteurs ont comparé ces facteurs entre les souris qui jeûnaient et des témoins.
La contraction de la plaie a été améliorée dans le groupe jeûne, allant jusqu'à 90 % par rapport aux témoins (88 %) au jour 14 après création de la plaie. L'épithélialisation a été significativement accélérée dans le groupe jeûne allant jusqu'à 97 %, par rapport aux témoins (88 %) au jour 14. Enfin, des différences dans les pourcentages de cicatrisation au jour 14 entre le groupe jeûne (100 %) et le groupe témoin (98 %) ont été notées. De plus, le taux de collagène a augmenté et les cellules inflammatoires ont diminué chez les jeûneurs. Cela s'expliquerait par une expression accrue de la protéine de liaison 3 (IGFBP-3) du facteur de croissance analogue à l'insuline 1 (IGF-1), qui va stimuler l'augmentation de la synthèse du collagène de type I, ce qui a pour effet d'améliorer la capacité contractile de la plaie.
Jeûner aurait des effets anti-inflammatoires.
Dans une étude menée par Hiroichi TAKEUCHI, les chercheurs ont évalué l'incidence du jeûne de courte durée (24h ou 48h) sur la dermatite de contact. Des souris ont été sensibilisées sur l'abdomen. Le jeûne a supprimé l'augmentation de l'épaisseur de l'oreille chez les souris avec dermatite. De plus, l'infiltration de lymphocytes et l'œdème dans le derme ont été supprimés chez les souris à jeun avec dermatite. En outre, l'œdème dans le derme a été inhibé plus fortement chez les souris qui ont jeûné pendant 48 heures que chez les souris qui ont jeûné pendant 24 heures. Ces résultats indiquent que le jeûne de courte durée induit des changements histopathologiques dans l'état de la dermatite de contact.
Il a été rapporté que les conséquences du jeûne chez les sujets humains sains comprennent une augmentation du cortisol plasmatique et de l'hormone adrénocorticotrope (ACTH). Les corticostéroïdes pénètrent dans les cellules, se lient à leurs récepteurs dans le cytosol et régulent l'expression de nombreux gènes ayant un effet anti-inflammatoire. Ils réduisent la production de médiateurs inflammatoires, comme les cytokines. Ils inhibent également la migration des cellules inflammatoires vers les sites d'inflammation en inhibant l'expression des molécules d'adhésion. En outre, la dermatite de contact est une réponse inflammatoire médiée par les lymphocytes T, et il a également été rapporté que le jeûne affecte les sous-ensembles de lymphocytes T.
D'après ces rapports, on peut supposer que le jeûne de courte durée a probablement un effet suppressif sur les maladies inflammatoires cutanés, en raison des interactions entre les changements hormonaux et immonologiques susmentionnés.
Jeûner renforce l'action des traitements contre les cancers cutanés.
Soraya SMAILI et ses collègues ont voulu vérifier l'effet du cisplatine (CDDP), un agent chimiothérapeutique, en association avec le jeûne dans les lignées cellulaires de mélanome. La privation de nourriture peut améliorer la sensibilité des cellules tumorales à la mort cellulaire induite par le CDDP. Les études mécanistiques ont révélé que la mort cellulaire induite par la thérapie combinée est caractérisée par l'accumulation d'espèces réactives de l'oxygène (EROs) et d'ATF4, un facteur de transcription, ce qui permet une meilleure stimulation de la thérapie.
Les études sur le sujet sont limitées, et des recherches supplémentaires pourront préciser ces résultats.