J'ai une peau PE(+), ça veut dire quoi ?

Vieillissement cutané : PRONONCÉ

Facteurs d'oxydation : EXPOSÉ

Production de sébum : ÉLEVÉE (+)

La première lettre "P" indique que le vieillissement cutané est bien installé. Sur les peaux matures, après la cinquantaine, les rides d'expression apparues plus tôt (rides pattes d'oie au coin des yeux, rides du lion...) se creusent de plus en plus en raison d'une perte globale de tonicité. La dégénérescence cellulaire entamée au début de la trentaine se poursuit, avec en prime une réduction dans le nombre et la taille des cellules adipeuses dans le tissu graisseux de l'hypoderme, la couche la plus profonde de la peau. Cette diminution conduit à une perte de volume du visage et à un creusement des joues.

En plus, chez les femmes, au moment de la ménopause, les carences en œstrogène et en progestérone accentuent le vieillissement chronologique de la peau. En effet, les oestrogènes stimulent la migration des kératinocytes, mais aussi la synthèse d'acide hyaluronique, de collagène et d'élastine par les fibroblastes, des processus qui permettent à la peau de rester souple, ferme et hydratée. Or, la chute brutale dans la sécrétion des hormones féminines observée à la ménopause contribue à modifier la fonction barrière et à approfondir les rides déjà présentes.

Une peau classée E a été régulièrement confrontée à des sources d’oxydation, telles que la lumière solaire, la pollution, la fumée de cigarette, ou qui résultent de certains modes de vie (stress chronique, sommeil réduit, consommation d’alcool, habitudes de photoprotection insuffisantes). Ces expositions répétées favorisent la formation d’espèces réactives de l’oxygène, naturellement produites par les cellules mais capables, en excès, de perturber les mécanismes de défense cutanés. Lorsque la peau ne parvient plus à neutraliser ces molécules instables, l’équilibre oxydatif bascule : les membranes cellulaires s’altèrent, les protéines structurales commencent à perdre leur intégrité et la production de mélanine devient irrégulière.

Ce stress oxydatif persistant fragilise progressivement toutes les strates cutanées. Dans l’épiderme, il perturbe la cohésion cellulaire et modifie l’activité des mélanocytes, contribuant à un teint irrégulier. Dans le derme, il affecte directement les fibroblastes en diminuant leur capacité à synthétiser le collagène, l'élastine et l'acide hyaluronique. Ces processus accélèrent l’installation de rides profondes et d’un relâchement cutané visible, caractéristiques du profil PE(+).

Le signe “+” indique que la peau produit davantage de sébum que la moyenne. Cette surproduction confère à la peau un aspect parfois brillant, notamment sur la zone T (front, nez, menton), et peut favoriser l’obstruction des pores, entraînant des imperfections. Cependant, cette richesse en lipides des peaux PE(+) offre aussi un avantage : elle participe à la protection naturelle de la barrière cutanée, limitant la déshydratation et améliorant la résistance aux agressions extérieures.

Toutefois, la combinaison d’une sécrétion sébacée élevée et d’une exposition fréquente aux facteurs d’oxydation peut amplifier les risques de comédons inflammatoires. En effet, les radicaux libres peuvent oxyder les lipides présents dans le sébum. Ce phénomène est particulièrement problématique pour le squalène, qui se transforme alors en peroxyde de squalène, un composé comédogène. Cela rend le sébum plus visqueux et augmente les risques d'obstruction des pores. Cela correspond à de la dysséborrhée, c’est-à-dire à un sébum de mauvaise qualité. De même que l’hyperséborrhée, qui fait référence à une production excessive de sébum, ce déséquilibre est un facteur aggravant des imperfections.

Une peau PE(+) a besoin d'être accompagnée sur plusieurs niveaux : renforcement de ses défenses antioxydantes, régulation de sa production de sébum élevée et prise en charge de ses signes de vieillissement.

Le matin, l’objectif principal est de protéger la peau des agressions quotidiennes qui accélèrent le vieillissement cutané. Après un nettoyage doux pour éliminer l’excès de sébum produit pendant la nuit sans altérer la barrière cutanée, l’application d’un sérum antioxydant riche en vitamine C stabilisée, en niacinamide ou en polyphénols aide à neutraliser les radicaux libres générés tout au long de la journée. Une crème légère, non comédogène mais suffisamment hydratante, permet ensuite de maintenir le confort de la peau et de limiter la brillance lorsqu'elle contient des actifs séborégulateurs. La routine se termine impérativement par une protection solaire à large spectre, essentielle pour prévenir l’accentuation des signes du temps chez une peau déjà marquée et exposée.

Remarque : Contrairement à certaines idées reçues, il n'est jamais trop tard pour commencer à prendre soin de sa peau !

Le soir, commencer par un double nettoyage peut être pertinent. Pour rappel, cette technique combine un démaquillant huileux, pour dissoudre le sébum et les filtres solaires, et un nettoyant aqueux, par exemple de type gel ou lait, pour finir d'éliminer l'ensemble des impuretés. Des actifs tenseurs, comme les peptides ou le rétinol, peuvent ensuite être utilisés pour aider à atténuer les rides et les autres signes de l'âge. Une crème de nuit à la texture fluide aide enfin à renforcer la barrière cutanée. De même que le matin, veillez à éviter les finis trop occlusifs qui pourraient favoriser les brillances et les imperfections.