Si le bronzage est facile pour certains (phototypes III et IV), ce n'est pas le cas pour tous. Les personnes à peau claire (phototypes I et II) chercheront alors des solutions alternatives capables de fournir un teint hâlé semblable au bronzage naturelle. Or, certains utilisateurs peuvent se croire suffisamment protégés face aux UV et alors considérer ces produits de bronzage artificiel comme des produits de protection solaire. Voyons ensemble si les autobronzants offrent réellement une protection solaire.
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- Est-ce-que ma peau est protégée du soleil avec un autobronzant ?
Est-ce-que ma peau est protégée du soleil avec un autobronzant ?
- Autobronzant = protection solaire ?
- Protection solaire : quelles sont les dispositions à prendre ?
- Sources
Autobronzant = protection solaire ?
L'autobronzant est un produit cosmétique utilisé pour induire une coloration mate modulable à la peau, comme un bronzage mais qui n'en est pas un. Dans ce contexte, il remplace l'action des rayons du soleil et l'activité de la mélanine, responsable de la coloration naturelle de la peau. Le processus se fait à l'aide d'actifs, le plus souvent la DHA et l'érythrulose. La coloration superficielle obtenue, voisine du bronzage naturel, est due à la liaison covalente de composés cétoniques ou aldéhydiques de la DHA à des groupes d'acides aminés libres de la couche cornée (glycosylation) selon une réaction chimique dite "réaction de Maillard".
Il y a alors formation de mélanoïdines, pigments polymériques produits par une série d'étapes chimiques non-enzymatiques, fixés dans les couches supérieures du stratum corneum qui y demeurent jusqu’à renouvellement des cornéocytes. Cette coloration qui concerne que la première couche de cellules desquamantes est donc semi-permanente, à développement progressif et bien tolérée par la peau. Elle se développe en environ six heures.
Les autobronzants peuvent-ils être considérés comme des produits de protection solaire ?
Même si certains soins autobronzants contiennent aussi des filtres solaires, il est à noter que l'autobronzant ne remplace pas une protection solaire. En effet, les soins de protection solaire bénéficient d'un indice de protection (FPS), qui lui confère une capacité à vous protéger des rayons UV du soleil. La coloration brune obtenue n'a rien en commun avec la pigmentation naturelle due à la mélanine. En effet, les mélanoïdines n'ont pas les même propriétés de protection que la mélanine vis-à-vis des rayons solaires.
Plusieurs études ont quantifié le pouvoir de protection solaire des mélanoïdines obtenues par réaction entre la DHA et les principaux acides aminés présents dans les cellules cornéennes de l'épiderme. Les conditions nécessaires à la formation de mélanoïdines ont alors été recréés, et ont déterminé le facteur de protection solaire contre les UVB (FPS) et facteur de protection contre les UVA (PF-UVA).
Or, quel que soit l'acide aminé utilisé, la concentration de DHA appliquée ou le nombre d'application, les valeurs FPS et PF-UVA correspondants sont pratiquement nuls (environ FPS 2 et PF-UVA 2) et que la valeur de FPS diminue avec le temps, bien que la coloration dure plusieurs jours. Cette propriété vient du fait que la DHA a la capacité d'absorber les rayons ultraviolets de courte longueur d'onde à la région visible de la lumière solaire, avec un chevauchement dans la partie UVA du spectre, pouvant ainsi fournir une certaine protection contre les UVA.
En raison de ces faibles valeurs, nous pouvons dire que les formules d'autobronzant contenant principalement de la DHA n'ont pas de propriétés de protection solaire et ne peuvent pas être considérées comme un agent de protection solaire en tant que tel.
Protection solaire : quelles sont les dispositions à prendre ?
Étant donné le FPS modeste de la DHA, il est donc nécessaire d'adjoindre à l'autobronzant un soin solaire adapté pour offrir une protection suffisante contre le soleil. Pour reconnaître le niveau de protection offert par une crème, un lait, une huile ou un gel solaire, regardez l'indice de protection solaire contre les UVB (FPS) mais aussi celui contre les UVA (PF-UVA), indiqués sur l'étiquette du produit. Ils évaluent la capacité du produit à retarder l'agression des UVB (coups de soleil, cancers de la peau) et des UVA (vieillissement prématuré de la peau) sur la peau, respectivement. Plus les indices de protection sont élevés, plus la protection apportée sera importante. L'indice sélectionnée doit prendre en considération votre phototype ainsi que les conditions d'exposition au soleil (montagne, plage...). Les protections solaires sont ainsi classées en 4 catégories selon la valeur de FPS fournie.
Catégorie de protection | Indice de protection solaire (FPS) |
---|---|
Faible protection | De 6 à 10 |
Protection moyenne | De 15 à 25 |
Haute protection | De 30 à 50 |
Très haute protection | 50+ |
Toutefois, les soins solaires ne filtrent pas à 100% les rayons UV du soleil. Ainsi, l’utilisation d’une protection solaire doit s’accompagner d’autres gestes de prévention.
Évitez toute exposition au soleil entre 12h et 16h ;
Recherchez l’ombre et exposez-vous progressivement au soleil ;
Sortez couvert en portant des vêtements longs en tissus tissés ou tricotés serrés, un chapeau à large bord et des lunettes de soleil.
Sources
JOHNSON J. A. & al. Protection against long ultraviolet and/or visible light with topical dihydroxyacetone. Dermatologica (1975).
DRAELOS Z. D. Self-tanning lotions. American Journal of Clinical Dermatology (2002).
WULF H. C. & al. Durability of the sun protection factor provided by dihydroxyacetone. Photodermatology, Photoimmunology & Photomedicine (2004).
COIFFARD J. M. & al. Foundations and self-tanning products: Do they provide any protection from the sun? Journal of Dermatology (2009).
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