Le bodylift et l’abdominoplastie sont deux interventions chirurgicales conçues pour corriger un relâchement cutané important, souvent observé après une perte de poids significative. Bien qu’elles poursuivent un objectif commun : retendre les tissus et harmoniser la silhouette , elles se distinguent par leur approche et leur zone d’action. Quelles sont les spécificités de chacune ? Voici l’essentiel à retenir.

Quelle est la différence entre un body lift et une abdominoplastie ?
Le body lift : qu’est-ce que c’est ?
La différence entre le body lift est l'abdominoplastie réside surtout dans la zone à remodeler.
En effet, le bodylift est une opération chirurgicale d’ordre esthétique qui permet de remodeler des zones plus étendues en corrigeant le relâchement cutané et en éliminant les tissus cutanés et adipeux en excès tout autour du tronc, c'est-à-dire la circonférence complète du corps à hauteur de la ceinture, du ventre, des hanches, des fesses en passant par le bas du dos et parfois les cuisses supérieures. Elle est conseillée pour le relâchement cutané important et circonférentiel et la peau tombante au niveau du ventre, des hanches et des fesses notamment après une perte de poids massive.
Cette intervention est réalisée par un chirurgien plasticien confirmé, avec l’appui d’une équipe médicale spécialisée. Comme pour toute chirurgie, un parcours préopératoire est indispensable. La première étape est la consultation avec le chirurgien, au cours de laquelle les modalités de l’intervention sont expliquées, et l’état de santé du patient évalué. Après analyse, le professionnel détermine si l’opération peut être envisagée. L’intervention, réalisée sous anesthésie générale, dure environ quatre à six heures. Elle consiste à retirer l’excès de peau et à retendre les tissus de façon circulaire autour du tronc. Des drains, tubes souples, sont souvent posés pour évacuer les liquides postopératoires, et les incisions sont refermées de manière à limiter les tensions. Une hospitalisation de deux à cinq jours est généralement nécessaire. La douleur est prise en charge par des antalgiques adaptés, les drains sont retirés lorsque le débit devient faible, et les cicatrices sont contrôlées par l’équipe médicale. Le port d’une gaine de compression est recommandé pendant plusieurs semaines pour favoriser la cicatrisation et réduire les gonflements.
La convalescence peut s’étendre sur plusieurs semaines. Un arrêt de travail de trois à six semaines est souvent requis, selon l’activité exercée. L’activité physique peut être reprise progressivement après six à huit semaines. Les premiers résultats sont visibles rapidement, mais il faut compter six à douze mois pour observer le résultat définitif, une fois l’œdème résorbé. Les cicatrices, longues et circulaires, sont placées de manière à rester dissimulées sous les sous-vêtements.
Une étude menée entre 2012 et 2016 auprès de 76 patients (68 femmes et 8 hommes) a évalué la satisfaction, les complications ainsi que l’impact sur la qualité de vie après l’intervention. Dans ce cadre, différentes techniques ont été mises en œuvre. Les gestes les plus fréquemment associés au body lift inférieur comprenaient la confection de lambeaux graisseux selon Louarn et Pascal, le lipomodelage complémentaire des fesses et la plastie du pubis. D'après les résultats, 41 patients (85,4%) ont indiqué des résultats très satisfaisants et bons chez 5 patients (10,4%). De plus, la satisfaction au niveau de la zone abdominale est plus importante (93,8%) que au niveau de la région glutéale (87,5%) et du pubis (77,1%). Les résultats du bodylift sont globalement très satisfaisants, en particulier au niveau de la zone abdominale, qui apparaît comme la région la mieux perçue par les patients.
Cependant il peut présenter certaines contraindications notamment chez les patients en mauvaise santé, fumeurs ou présentant des pathologies cardiovasculaires sévères, le bodylift demande une évaluation stricte avant intervention.
Il peut exposer à des douleurs plus marquées, des cicatrices circulaires étendues et un risque accru de sérome ou de désunion cicatricielle. Un sérome correspond à une collection de liquide séro-hématique qui s’accumule dans l’espace créé par le décollement chirurgical des tissus. La désunion cicatricielle, quant à elle, désigne une rupture partielle ou totale de la suture cutanée, liée à une mauvaise cicatrisation, une tension excessive ou une infection locale.
Ce qu’il faut savoir sur l’abdominoplastie.
L’abdominoplastie, plastie abdominale ou encore lifting abdominal, est une opération chirurgicale qui a pour but de remodeler et de raffermir la région abdominale. Comme pour tout lifting, le principe de l’abdominoplastie est d’exciser les tissus cutanés et graisseux qui sont en excès et qui donnent une apparence flasque à l’abdomen.
Ici encore, des étapes préopératoires sont nécessaires avant d’avoir recours à la chirurgie. L’abdominoplastie débute par une incision horizontale dans la partie inférieure de l’abdomen. En général, elle est pratiquée au niveau de la ligne du bikini. L’incision peut être d'une longueur variable en fonction de la quantité de peau et de graisse à éliminer. Certains cas de plastie abdominale nécessitent une seconde incision réalisée au niveau du nombril. Une fois l’accès aux tissus possible, la peau et la graisse en excédent sont éliminées. Lorsque cette étape est terminée, il se peut que le chirurgien s’attèle au resserrage et à la suture des muscles en vue de corriger la séparation des muscles abdominaux. Cela permet de renforcer la paroi abdominale et de sculpter la silhouette. L’opération se conclut par la suture et les pansements des incisions pour les protéger. Une fois la guérison aboutie, l’abdomen apparaît ferme.
Une étude rétrospective a été menée sur 46 patients consécutifs ayant subi une abdominoplastie et une panniculectomie sur une période de 12 ans de 2004 à 2016. Tous les patients inclus dans l'étude étaient en surpoids ou obèses. 37 patients des 46 ont subi une abdominoplastie. Les résultats indiquent que 94,4% des patients interrogés ont été satisfaits de leur opération.
Toutefois l'abdominoplastie comme le bodylift, présente des contraindications et effets secondaires notamment en cas d’obésité importante, de tabagisme actif, de troubles de la coagulation ou de grossesse. Après la séance, elle peut entraîner fréquemment des douleurs, gonflements, ecchymoses et une cicatrice abdominale parfois hypertrophique.
Les différences à retenir.
L’abdominoplastie traite uniquement le ventre.
Le bodylift agit sur le ventre, les hanches, le dos et les fesses.
Le bodylift est une chirurgie plus étendue.
Le bodylift inclut parfois une abdominoplastie.
L'abdominoplastie et le bodylift ont le même objectif global : retendre la peau et remodeler la silhouette.
Sources
LOCKWOOD T. Lower-body Lift. Aesthetic Surgery Journal (2001).
LOCKWOOD T.E. Maximizing aesthetics in lateral-tension abdominoplasty and body lifts. Clinics in Plastic Surgery (2004).
CAPELLA J. F. & al. Body lift: an account of 200 consecutive cases in the massive weight loss patient. Plastic and Reconstructive Surgery (2006).
CAPELLA J.F. Body Lift. Clinics in Plastic Surgery (2008).
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ANDREOLETTI J.B. & al. [Lower bodylift after massive weight loss: Retrospective study of satisfaction, complications and quality of life. About 76 patients over 4years]. Annales de Chirurgie Plastique et Esthetique (2016).
LYNN G.V. & al. Abdominoplasty in the Overweight and Obese Population: Outcomes and Patient Satisfaction. Plastic Reconstructive Surgery (2019).
ALHASAN R.N. & al. Abdominoplasty: Pitfalls and Prospects. Obesity Surgery (2020).
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