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Soufre et gale.

Le soufre comme traitement contre la gale ?

Connue depuis l'Antiquité, la gale est une maladie "ancienne" pour les humains, causée par un acarien qui vit tout le long de son cycle de vie dans la peau de son hôte. Qualifiées comme traitement de première ligne, plusieurs thérapies anti-scabieux locales ont été utilisées et se sont avérées efficaces par voie topique, dont le soufre en fait partie. Apprenons-en plus sur l'efficacité de ce minéral naturel non-métallique sur cette maladie parasitaire très contagieuse.

Gale : que faut-il savoir ?

Souvent confondu avec l'eczéma ou l'impétigo, la gale humaine est une infestation parasitaire causée par des acariens d'environ 0,4 millimètres de long, Sarcoptes scabiei variante hominis, qui ont la capacité de pénétrer l'épiderme de son hôte pour s'y reproduire. Le nombre moyen d'acariens hébergés par l'hôte est généralement inférieur à 10, sauf dans le cas de la "gale croûteuse", où l'hôte peut héberger plus d'un million d'acariens.

C'est la femelle adulte qui joue un rôle majeur dans la pathogenèse de la gale, tandis que le mâle adulte, les nymphes, les larves et les œufs ont un effet moindre dans la causalité de la maladie. Après fécondation, la femelle s'installe juste sous la surface de la peau, en se mettant à creuser une galerie dans la couche cornée avec un rythme de progression de l'ordre de 1 à 2 millimètres par jour, où elle y pond entre 2 à 3 œufs par jour. Au bout de 3 à 5 jours, les œufs éclosent et se transforment en acariens adultes au bout de deux semaines.

Après 4 à 6 semaines, le patient infecté développe une réaction allergique suite à la présence des protéines et des excréments d'acariens, ce qui entraîne des démangeaisons d'intensité variable et à recrudescence nocturne. D'autres signes cliniques peuvent s'y ajouter mais de manière inconstante, comme une éruption cutanée (papules et nodules prurigineux) ou des sillons scabieux parfois terminés par une discrète surélévation, correspondant au trajet effectué par l'acarien. Ces lésions sont généralement localisées sur les espaces interdigitaux, la face antérieure du poignet et du coude, les aisselles, la partie inférieure des fesses, la face interne des cuisses ou au niveau des organes génitaux masculins. Le visage est habituellement épargné.

Contagieuse, la gale est transmise dans l'immense majorité des cas par contact cutané étroit et prolongé, et ce risque de transmission augmente proportionnellement avec la quantité de parasites présents (le risque le plus élevé étant lié au contact avec des personnes atteintes de la gale croûteuse ou profuse). En revanche, la transmission indirecte par l'intermédiaire d'objets infestés (vêtements, linges de lit, etc.) est une éventualité plus rare dans le cas de la gale classique, mais peut être importante pour les personnes atteintes de la gale croûteuse ou profuse.

Comme il existe une période asymptomatique d'infestation, la transmission peut se produire avant que la personne initialement infestée ne développe des symptômes. Présente dans le monde entier, la gale est plus fréquente dans les pays chauds et tropicaux, ainsi que dans les zones à forte densité de population. On estime qu'il y a environ 300 millions de cas de gale chaque année dans le monde.

Note : En dehors de son hôte humain, l'acarien responsable de la gale a une durée de vie courte, de l'ordre de 1 à 2 jours. De même, à une température inférieure à 20°C, la femelle adulte perd sa mobilité et meurt rapidement (en 12 à 24 heures) ; au-dessus de 55°C, l'acarien est tué en quelques minutes.

Les effets directs du grattage peuvent entraîner l'inoculation de bactéries à la peau, ce qui conduit au développement de l'impétigo. L'impétigo peut se compliquer en une infection cutanée plus profonde, comme des abcès ou d'une maladie invasive grave, y compris la septicémie. Or, dans les régions tropicales, l'infection cutanée associée à la gale est un facteur de risque courant de maladie rénale et éventuellement de cardiopathie rhumatismale.

De même, les personnes dont le système immunitaire est affaibli (immunodéprimée), y compris les personnes vivant avec le VIH, peuvent développer une gale croûteuse (norvégienne). Cette infection grave peut contenir des milliers, voire des millions d'acariens, et provoquer des zones de sécheresse et squameuses (lésions hyperkératosiques) et une rougeur diffuse sur la majeure partie de la surface de la peau (érythrodermie) Or, la gale croûteuse peut se propager très facilement et provoquer ainsi des infections secondaires.

Traiter la gale en utilisant du soufre ?

Un certain nombre de produits d'application topique (acaricides) existent pour traiter la gale en détruisant les acariens et leurs œufs, comme l'application quotidienne d'une crème/pommade au soufre avec des concentrations typiques allant de 5 à 10% pendant 3 à 5 jours/nuits d'affilé, suivie d'une pause de quatre jours pour laisser les œufs éclore avant de répéter le mode opératoire pendant 2 à 3 jours supplémentaires pour un taux de guérison élevé.

De nombreuses études cliniques ont démontré l'efficacité de l'application d'une pommade au soufre pour éradiquer la gale, souvent en une seule dose. D'après une étude réalisée chez 420 patients atteints de gale, l'administration d'une dose orale unique d'ivermectine équivaudrait à une seule application d'une pommade au soufre après deux semaines. Une étude récente a aussi cherché à étudier et à comparer sur 218 patients l'efficacité de la crème de perméthrine à 5% et de la pommade au soufre à 10% dans le traitement de la gale. Les chercheurs ont constaté que les acariens présentent une sensibilité réduite à la perméthrine à 5% par rapport à la pommade au soufre.

Le soufre est le plus ancien traitement contre la gale cité, connu de tout temps. Au début du XIXème siècle, la fumigation par le soufre fût utilisée pour soigner les galeux. Imaginée par Galès, cette méthode consistait à placer les patients dans des caisses et à les imprégner de fumées sulfureuses. Il y a plusieurs siècles de ça, des médecins en ont également utilisé en peignant tout le corps du patient infecté avec de la poudre de soufre mélangée à de l'huile pour traiter la gale, mais aussi la pédiculose et l'acné.

Par quels mécanismes ?

Le soufre serait toxique pour l'acarien de la gale (Sarcoptes scabiei). Il agirait en inhibant la croissance du parasite. Selon des études, son activité parasiticide résulterait de sa conversion en acide pentathionique par les cellules épidermiques (kératinocytes) et les bactéries cutanées, lorsqu'il est appliqué sur la peau. En outre, l'action kératolytique du soufre peut favoriser l'élimination des parasites de la couche cornée.

Toutefois, la haute teneur de soufre peut être associée à une incidence élevée d'effets secondaires, en particulier s'il est utilisé pendant une période prolongée. Il peut provoquer de fortes démangeaisons et une sécheresse de la peau, pouvant même conduire dans les cas les plus graves à une ichtyose (forme sévère de sécheresse cutanée qui implique une desquamation excessive de la peau).

Le soufre est sans danger pour les femmes enceintes et allaitantes. Par contre, à ce jour, l'innocuité de ce traitement n'a pas encore été testé sur les nourrissons et n'est pas recommandé pour les enfants de moins de six ans.

Sources

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  • NOLAN R. A. Sulfur soap paste in the treatment of scabies. Archives of Dermatology and Syphilology (1937).

  • CARTER D. M. & al. Sulfur revisited. Journal of the American Academy of Dermatology (1988).

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  • GOLDUST M. & al. The efficacy of oral ivermectin vs. sulfur 10% ointment for the treatment of scabies. Annals of Parasitology (2015).

  • OWCARZ M. & al. Comparative efficacy of topical Pertmehrin, Crotamiton and sulfur ointment in treatment of scabies. Journal of Arthropod-Borne Diseases (2017).

  • AKTAS H. & al. Comparison of sulfur ointment and permethrin treatments in scabies. Dermatologic Therapy (2022).

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