En raison de sa biocompatibilité et de sa biodégradabilité, le collagène a de nombreuses applications biomédicales. Les chercheurs ont mis en évidence que les hydrogels de collagène sont les meilleurs matériaux candidats pour faire des pansements. Cela est dû à leur structure tridimensionnelle, similaire à celle de la matrice extracellulaire de la peau, et à leurs propriétés hydratantes, garantissant que les plaies bénéficient d'un environnement humide propice à leur guérison.
Par ailleurs, appliqué en pansement, le collagène constitue un échafaudage naturel et un substrat pour la croissance de nouveaux tissus. Il fournit à la plaie une source alternative de collagène qui peut être dégradée par les métalloprotéases matricielles (MMP) en tant que substrat sacrificiel, laissant le collagène natif endogène poursuivre la cicatrisation normale de la plaie. En effet, la phase inflammatoire de la cicatrisation est liée à des niveaux élevés de MMP, normalement régulés par certains processus physiologiques. Toutefois, il arrive que la cicatrisation se bloque, entraînant ensuite l'apparition d'une cicatrice. Le collagène peut aider à rétablir ce processus. De plus, il a été montré que cet actif possède des propriétés anti-inflammatoires et immunomodulatrices, ainsi qu'une activité antimicrobienne, utiles pour soutenir la cicatrisation.
Une étude menée récemment par ASSAR et son équipe sur des rats présentant des plaies dorsales a d'ailleurs prouvé que le collagène extrait du Tilapia du Nil, un poisson, pouvait accélérer la cicatrisation en stimulant l'expression des facteurs de croissance TGF-β1 et b-FGF, ainsi que la prolifération des fibroblastes et des myofibroblastes. Pendant l'étude, les rats ont été séparés en deux groupes : un groupe de contrôle et un groupe traité au collagène. Les surfaces des plaies ont été mesurées pendant 15 jours et des examens histopathologiques ont été performés. Des différences ont été observées dès la première semaine, montrant que la collagène permet de diminuer plus rapidement la surface de la plaie. Le graphique ci-dessous, extrait de l'article, fait état d'une amélioration significativement plus importante à partir du jour 9.
Le collagène semble ainsi avoir des effets cicatrisants. Aucune étude n'a toutefois montré qu'il pouvait atténuer les cicatrices humaines déjà formées.
Un peu moins étudiées, les supplémentations en collagène pourraient aussi impacter favorablement la cicatrisation. Des travaux ont été récemment effectués avec 31 personnes atteintes de brûlures et admises à l'hôpital. En plus du traitement clinique, les patients ont été assignés au hasard à recevoir un complément à base de collagène ou un placebo isocalorique pendant 4 semaines. À la semaine 2, les plaies étaient complètement cicatrisées chez 50 % des patients du groupe collagène et chez 6,7 % des patients du groupe témoin. À la fin de l'étude, les plaies de tous les patients du groupe collagène et de 40% des patients du groupe témoin étaient entièrement cicatrisées. Le collagène en prise orale pourrait ainsi avoir un effet favorable sur la cicatrisation, qu'il serait intéressant de confirmer par d'autres études. Toutefois aucune donnée ne permet d'affirmer qu'il peut atténuer les cicatrices existantes.