La toxine botulique pour réguler la transpiration.

L’utilisation de la toxine botulique contre la transpiration excessive.

La transpiration est un phénomène naturel essentiel qui permet de réguler la température corporelle et d’éliminer certaines toxines. Cependant, lorsqu’elle devient excessive, on parle d’hyperhidrose, une condition qui peut s’avérer particulièrement gênante au quotidien, affectant la qualité de vie et la confiance en soi. La sudation excessive peut être soignée par différents traitements. La toxine botulique pourrait-elle être une solution efficace ?

Qu'est-ce que l'hyperhidrose ?

La transpiration est un phénomène naturel indispensable pour réguler la température du corps. Lors de la pratique d’une activité sportive, d’une forte chaleur ou encore pendant une période de fièvre, l’organisme produit de la sueur par le biais des glandes sudoripares. Ce mécanisme permet de réguler la température du corps. Si la transpiration est naturelle, elle est produite excessivement chez certains individus. Cet excès est appelé hyperhidrose. Elle touche le plus souvent les aisselles, les paumes et la plante des pieds. L'hyperhidrose peut être héréditaire, mais peut également être générée par d’autres facteurs comme la prise de certains médicaments, la grossesse, la pré-ménopause ou encore les problèmes de thyroïde. Si cette transpiration excessive n'est pas soignée, elle peut dans certains cas provoquer de la macération et entraîner des infections microbiennes secondaires.

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La toxine botulique pour lutter contre la transpiration excessive ?

La toxine botulique semble, d'après la littérature scientifique, être l'un des traitements les plus efficaces pour réguler la transpiration excessive. Cette molécule est produite naturellement par une bactérie appelée Clostridium botulinum. La toxine botulique agit en bloquant la libération de l’acétylcholine, un neurotransmetteur responsable de l’activation des glandes sudoripares. Normalement, lorsque le corps perçoit un signal de thermorégulation ou de stress, l’acétylcholine stimule ces glandes pour produire de la sueur. En injectant la toxine botulique dans les zones concernées (aisselles, paumes, pieds, front), elle inhibe temporairement cette transmission nerveuse, empêchant ainsi la surproduction de sueur. L’effet apparaît après quelques jours et dure généralement plusieurs mois avant que l’activité des glandes sudoripares ne reprenne progressivement.

Une enquête réalisée sur 1985 personnes souffrant de transpiration excessive a permis de mettre en évidence l'efficacité du traitement des injections à la toxine botulique. Les résultats ont indiqué que 87,6 % des patients souffrant d'hyperhidrose ont préféré les injections de toxine botulique en termes d'efficacité comparé aux antisudorifiques classiques, ce qui signifie que ce traitement semble être le plus efficace contre l'hyperhidrose.

Comment se déroulent les injections de toxine botulique ?

Les injections de toxine botulique sont utilisées comme traitement de seconde intention lorsque les traitements topiques, souvent à base de sels d'aluminium, n'ont pas fonctionné. Les molécules sont injectées sous la peau avec des aiguilles extrêmement fines. Les injections peuvent se faire sur les différentes parties du corps concernées, comme le front, les aisselles, les mains et les pieds. Le patient peut ressentir de légères douleurs car plusieurs injections doivent être réalisées pour pouvoir recouvrir la surface à traiter. À titre d’exemple, pour les aisselles, une quinzaine d’injections est nécessaire pour chaque côté. Quant à la main, le patient peut recevoir jusqu’à 40 injections. Dans ce cas, une crème anesthésiante est appliquée.

Un essai multicentrique a été réalisé sur 145 patients atteints d’hyperhidrose afin d’évaluer l’efficacité des injections de toxine botulique A. Chez chaque participant, 200 unités de toxine botulique A ont été injectées dans une aisselle, tandis que l’autre aisselle recevait un placebo. Deux semaines plus tard, une fois les traitements révélés, l’aisselle initialement traitée par placebo a reçu à son tour une injection de 100 unités de toxine botulique A. La réduction de la transpiration a été mesurée par gravimétrie, une méthode permettant de quantifier la sueur produite.

Les résultats ont montré qu'une injection de 100 unités de toxine botulique entraînait une diminution de la transpiration supérieure à 25 % chez 95 % des patients, contre seulement 35 % pour le placebo, deux semaines après le traitement. De plus, une réduction de plus de 75 % de la transpiration a été observée chez 68,3 % des patients traités, contre seulement 2,8 % dans le groupe placebo. Par ailleurs, bien que les écarts soient modérés, les résultats obtenus avec 200 unités de toxine botulique se sont révélés légèrement plus efficaces qu’avec 100 unités, confirmant une tendance dose-dépendante dans l’amélioration des symptômes.

Les effets ne sont pas immédiats : bien que certains patients observent une amélioration dès le deuxième jour, l’efficacité maximale est généralement atteinte au bout de trois mois. Le nombre de séances nécessaires varie selon les individus. Pour les zones telles que les aisselles ou les paumes, une séance dure en moyenne 20 minutes. Les résultats perdurent généralement pendant environ 7 mois.

Quels sont les contre-indications et les effets secondaires des injections de toxine botulique ?

Après la séance, le patient peut ressentir une légère douleur. Un œdème, une faiblesse musculaire, des maux de tête ou encore une sécheresse buccale peuvent également survenir. Chez une personne qui transpire normalement, le fait de bloquer l'action des glandes sudoripares ne présente pas d’effets secondaires. En revanche, chez les personnes sujettes à la transpiration excessive, si la transpiration est bloquée sur certaines zones du corps, cette production est compensée dans d’autres parties. Ainsi, le traitement par la toxine botulique nécessite un suivi régulier. Cependant, il est important de ne pas bloquer une trop grande surface de glandes sudoripares, car la transpiration est une fonction physiologique essentielle pour la thermorégulation et l’élimination de certaines toxines. Si une trop grande partie des glandes sudoripares est inhibée, cela pourrait perturber ce processus naturel et entraîner des effets indésirables comme une surchauffe corporelle comme l'hyperthermie, des sensations d’inconfort ou des déséquilibres dans la régulation thermique du corps

Par ailleurs, les injections de toxine botulique sont contre-indiquées aux femmes enceintes et allaitantes. Bien que les effets de la toxine botulique sur la grossesse et l’allaitement ne soient pas totalement établis, l'absence de données suffisantes sur sa sécurité pour le fœtus ou le nourrisson justifie la prudence. Elles sont également à éviter chez les personnes atteintes d’une maladie neuromusculaire. En effet, La toxine botulique agit en bloquant la libération d’acétylcholine au niveau de la jonction neuromusculaire, ce qui inhibe temporairement l'activité musculaire. Chez les personnes atteintes de maladies neuromusculaires où la communication entre les nerfs et les muscles est déjà altérée, l'injection de toxine botulique peut exacerber la faiblesse musculaire et aggraver les symptômes. Les maladies dégénératives et auto-immunes, telles que la sclérose en plaques ou le lupus, affectent le système nerveux ou immunitaire. L'injection de toxine botulique peut interférer avec l'équilibre déjà fragile du système nerveux ou déclencher une réponse immunitaire indésirable.

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