L’huile de calendula, recommandée pour la peau sollicitée des femmes enceintes ?

L’huile de calendula est un macérât obtenu par la macération des fleurs fraîches ou séchées de cette plante dans une huile neutre, typiquement de l'huile de tournesol, de l'huile de jojoba ou de l'huile de sésame. Cet ingrédient est surtout connu pour ses vertus apaisantes, lui venant de sa richesse en flavonoïdes et en terpénoïdes. Plusieurs études ont montré que ces constituants bioactifs étaient capables d'inhiber certaines cytokines pro-inflammatoires, telles que l'IL-1β, l'IL-6, le TNF-α et l'IFN-γ. L'utilisation de calendula est particulièrement conseillée pour les peaux sensibles ou sujettes aux inflammations. On peut néanmoins s'interroger sur son innocuité pour les femmes enceintes.

En application topique, l'huile de calendula convient à la peau des femmes enceintes.

En ce qui concerne la prise orale, la prudence est de mise. En effet, le macérât de calendula est suspecté d'avoir des potentiels effets utérinostimulants, c'est-à-dire qu'il pourrait provoquer des contractions utérines. Celles-ci peuvent être dangereuses en cas de grossesse et augmenter les risques de fausse couche, particulièrement au cours des premier et deuxième trimestres. C'est pourquoi la prise de substances utérinostimulantes est contre-indiquée pour les femmes enceintes, sauf sous contrôle médical. En ce qui concerne l'huile de calendula, sa potentielle action utérinostimulante n'est à l'heure actuelle que suspectée et il y a très peu d'informations à ce sujet dans la littérature scientifique. Aucune hypothèse n'a d'ailleurs été émise à propos de son éventuel mode d'action.

L'huile de calendula pourrait être intéressante en cas de grossesse pour prévenir les vergetures. En effet, selon l'huile de support utilisée lors de la macération, elle est plus ou moins riche en acide oléique, un acide gras naturellement présent dans le sébum. L'huile de calendula pourrait ainsi renforcer le film hydrolipidique à la surface de la peau, protégeant de ce fait l’intégrité de la barrière cutanée et réduisant les pertes en eau. Plus hydratée et plus souple, la peau serait alors moins sujette aux vergetures. Le macérât huileux de calendula possède également un potentiel cicatrisant intéressant, mis en évidence dans différentes études cliniques. Il peut en effet stimuler la fibroplasie, la kératoplasie et l'angiogenèse. Cet ingrédient agit ainsi positivement sur les phases prolifératives du processus de cicatrisation des plaies cutanées, ce qui laisse supposer qu'il pourrait peut-être avoir un effet sur les vergetures violacées.

La possibilité d'utiliser de l'huile de calendula pour pratiquer des massages du périnée avant les accouchements a également été explorée. Ces massages permettent de préparer l’ensemble des muscles du périnée à l’accouchement et de minorer le recours à l’épisiotomie, un acte chirurgical qui consiste à inciser les muscles du périnée pour faciliter le passage du bébé lors de l’accouchement. Un essai incluant 234 femmes vivant leur première grossesse a été mené. Les volontaires ont été divisées en deux groupes : les femmes du premier groupe ont reçu pour instruction de pratiquer un massage périnéal de dix minutes par jour à partir de la 34ème semaine de grossesse jusqu'à l'accouchement à l'aide d'huile de calendula, tandis que celles du second groupe ne pratiquaient pas de massage. Les résultats de l'étude sont rassemblés dans le tableau ci-dessous.

Cette étude n'a toutefois pas permis de montrer un intérêt de l'huile de calendula pour prévenir les déchirures du périnée lors de l'accouchement. En effet, les résultats présentés ci-dessus ne sont pas significatifs, c'est-à-dire qu'ils ne montrent pas de différence statistiquement valide entre l'utilisation de l'huile de calendula en massage et l'absence de massage. Cela étant, le macérât de calendula, possédant des propriétés hydratantes, cicatrisantes et apaisantes, n'en demeure pas moins un ingrédient intéressant pour prendre soin de la peau fragile des femmes enceintes.

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