Une fois la plaie stabilisée, elle passe en mode reconstruction. Cette phase de prolifération ne se produit pas à un moment précis, mais se poursuit tout le temps en arrière-plan. Immédiatement après la phase inflammatoire commence à s’organiser au sein d’un réseau de collagène et d’élastine, produit par les fibroblastes, un tissu de granulation avec néoformation de capillaires (néovascularisation ou angiogenèse) qui vont apporter in situ l’oxygène, les nutriments et les cellules nécessaires à la réparation tissulaire. Aux jours 5 à 7, le facteur de croissance dérivé des plaquettes attire les fibroblastes et, avec le facteur de croissance transformant (TGF), améliore la division et la multiplication des fibroblastes.
Elles s'infiltrent dans le site de la plaie, prolifèrent et se différencient en myofibroblastes pour commencer à produire du nouveau collagène, de l'acide hyaluronique et de la fibronectine. Ces composants forment le noyau de la plaie qui servira d'échafaudage. Ensuite, la réépithélialisation commence à se produire avec la migration des cellules depuis la périphérie de la plaie et les bords adjacents.
Initialement, seule une fine couche superficielle de cellules épithéliales est déposée, mais une couche de cellules plus épaisse et plus durable comblera la plaie au fil du temps. Ensuite, la néovascularisation se produit à la fois par l'angiogenèse, formant de nouveaux vaisseaux sanguins à partir de vaisseaux existants, et par la vasculogenèse, qui est la formation de nouveaux vaisseaux à partir de cellules progénitrices endothéliales (CPE). Une fois les fibres de collagène déposées sur la structure de fibrine, la plaie commence à mûrir. Elle commence également à se contracter et est facilitée par le dépôt continu de fibroblastes et de myofibroblastes. À ce stade, la peau paraît rouge et surélevée.
Les macrophages à ce stade jouent encore un rôle essentiel en fabricant des facteurs de croissance ou des cytokines capables de promouvoir la prolifération fibroblastique et de la synthèse collagénique. A ce stade, la cicatrice est une fibrose jeune contenant de nombreux fibroblastes et une trame fibrillaire lâche en périphérie de la perte de substance.
Le bourgeon charnu est composé de fibroblastes, d’un infiltrat inflammatoire (monocytes, lymphocytes, polynucléaires), de fibrine en superficie et de néo-vaisseaux dans une trame fibrillaire œdémateuse. La contraction de la plaie pour en rapprocher les berges est étroitement liée à la formation du tissu de granulation et à la transformation de certains fibroblastes en myofibroblastes capables de se contracter et de transmettre leur activité contractile au tissu environnant par interaction entre les protéines du cytosquelette et de la matrice extracellulaire. Cette phase, très active dès le 7ème jour, peut durer jusqu’à 3 semaines.
Après la réparation tissulaire, la plaie se rétracte et se recouvre progressivement d’un nouvel épithélium (épithélialisation). Les cellules épidermiques (kératinocytes) se multiplient et commencent à recouvrir le tissu de granulation en partant des berges de la plaie. Afin de pouvoir proprement migrer, ces kératinocytes ont besoin d’un tissu de granulation sain, humide et à niveau. A la suite de la formation de cette première couche cellulaire, l’épithélium est épaissi par division cellulaire et devient bientôt plus résistant. La plaie est fermée.