À l'heure actuelle, le mécanisme grâce auquel l'huile de souchet agirait potentiellement sur la pousse des poils est inconnu. Des hypothèses ont néanmoins été émises par le groupe de chercheurs ayant travaillé sur cet extrait botanique. L’un des mécanismes avancés repose sur l’inhibition des cellules souches du follicule pileux. Ces cellules jouent un rôle clé dans la repousse des poils. Les scientifiques supposent que l'huile de souchet pourrait ralentir la régénération des follicules pileux, et ainsi espacer les repousses.
Autre supposition : l'huile de souchet interromprait le cycle cellulaire. Selon cette hypothèse, les follicules pileux verraient leur division ralentie, voire stoppée, entraînant alors une diminution progressive de la repousse. Il est également supposé que l'huile de souchet pourrait induire l'apoptose de ces cellules, c'est-à-dire leur mort cellulaire. Enfin, les chercheurs estiment possible que l'extrait de souchet puisse accélérer le vieillissement des cellules de la papille dermique, la structure vascularisée située à la base du follicule pileux et permettant son approvisionnement en oxygène et en nutriments. En favorisant la sénescence de la papille dermique, le follicule deviendrait moins actif, ce qui pourrait expliquer un ralentissement durable de la croissance des poils.
À l'heure actuelle, ces mécanismes sont uniquement des hypothèses et n'ont pas été prouvés.
En ce qui concerne les molécules de l'huile de souchet responsables de ces potentiels effets, le flou demeure aussi. Des études ont montré que les composés bioactifs retrouvés dans l'huile de souchet variaient significativement selon l'origine de la plante Cyperus rotundus, suggérant l'existence de variétés phytochimiques. Le cyperène (19,2-30,9%) et l'α-cyperone (4,5-25,2%) étaient les constituants les plus abondants des huiles des espèces nigérianes et tunisiennes, mais ce n'était pas le cas de l'espère brésilienne, contenant en majorité de l'α-cyperone (22,8%) et de la cyperotundone (12,1%). En ce qui concerne l'huile de souchet provenant d'Inde, elle renferme plutôt de l'α-copaène (11,4-12,1%), du cyperène (8,4-11,7%), du valérénal (8,7-9,8%), de l'oxyde de caryophyllène (7,8-9,7%) et du trans-pinocarvéol (5,2-7,4%). Les travaux de MOHAMMED et son équipe ne précisant pas de quelle variété de Cyperus rotundus l'extrait a été obtenu, il est difficile de prédire le composé potentiellement responsable du ralentissement de la repousse des poils.