Depuis plus de 80 ans, l'allantoïne est utilisée dans les préparations cosmétiques et pharmaceutiques à des fins thérapeutiques. Elle a souvent été citée dans la littérature pour ses nombreuses propriétés pharmacologiques : hydratante, apaisante, kératolytique et booster de cicatrisation. Cependant, le mécanisme d'action de l'allantoïne sur le processus de cicatrisation est encore méconnu. Découvrons ensemble les résultats d'une étude scientifique.
Une étude réalisée en 2010 avait pour but d'identifier le profil de cicatrisation induit par l'allantoïne. Pour cela, l'allantoïne a été incorporée à 5% dans une émulsion et les expériences in vivo ont été faites sur des rats blessés. Les résultats obtenus ont montré que sur les rats traités avec la lotion à 5% d'allantoïne et le groupe de rats contrôle, la phase de cicatrisation s'était bien déroulée. Cependant, pour le groupe de rats traités avec la lotion à l'allantoïne ce processus de cicatrisation a eu lieu plus rapidement.
En effet, dès le troisième jour on observe une réduction des cellules inflammatoires et un dépôt précoce de collagène. Le collagène stimule et recrute des cellules immunitaires et des fibroblastes favorisant la cicatrisation. Pour le groupe contrôle, le dépôt de collagène apparaît à partir du septième jour et la diminution des cellules inflammatoires à partir du quatorzième jour.
Ces résultats suggèrent que l'allantoïne favorise le processus de cicatrisation. Il est supposé qu'elle module la réponse inflammatoire en inhibant éventuellement la chimiotaxie des cellules inflammatoires au site de la plaie. Le dépôt précoce de collagène induit par l'allantoïne suggère qu'elle joue un rôle dans la prolifération fibroblastique et la synthèse de matrice extracellulaire, un élément majeur dans la structure et l'organisation des tissus cutanés lors de la cicatrisation.
Généralement, l'allantoïne est utilisée à une concentration de 2% et mélangée à d'autres substances dans les formulations, mais ici la concentration de 5% a été prise pour mesurer l'efficacité de l'allantoïne seule sur le processus de cicatrisation. Bien que ces résultats semblent prometteurs, il est difficile de conclure que l'allantoïne accélère la cicatrisation de la peau. Elle interviendrait au moment de la phase inflammatoire, mais là encore il est difficile d'affirmer avec cette étude si en plus d'un pouvoir cicatrisant l'allantoïne possèderait des propriétés anti-inflammatoire. D'autres études cliniques doivent être réalisées pour confirmer son rôle dans ce processus biologique et son mécanisme d'action.