Vitamine E : quel est son mode d'utilisation en cosmétique ?

Comment utiliser la vitamine E sur la peau ?

La vitamine E est un actif fréquemment utilisé en cosmétique, notamment en raison de son rôle protecteur. Grâce à ses propriétés antioxydantes, elle neutralise les radicaux libres générés par le rayonnement UV ou la pollution, limitant ainsi les dommages oxydatifs responsables du vieillissement prématuré de la peau. La vitamine E participe également au maintien de la barrière cutanée en protégeant les lipides de la couche cornée et du sébum de l’oxydation. De plus, son action apaisante peut contribuer à réduire les rougeurs et l’inconfort liés aux agressions extérieures, tandis que ses effets bénéfiques sur la microcirculation pourraient être intéressants en cas de jambes lourdes ou de cernes vasculaires.

Autant d’atouts qui expliquent pourquoi la vitamine E est si souvent intégrée dans les soins cosmétiques.

En pratique, la vitamine E peut être appliquée aussi bien le matin que le soir, puisqu’elle n’est pas photosensibilisante. Elle peut même être utilisée plusieurs fois par jour sans risque. C’est d’ailleurs un atout car on retrouve la vitamine E dans de nombreux produits, allant des crèmes hydratantes à des sérums, en passant par des baumes à lèvres et des soins pour le contour des yeux. Les concentrations varient selon les formulations, mais restent généralement comprises entre 0,1% et 5% pour un usage cutané. Cela étant, la réglementation européenne n'a pas fixé de concentration maximale. Quoi qu'il en soit, comme pour tout actif, il est recommandé d’effectuer un test de tolérance sur une petite zone de peau lors de la première utilisation, pour prévenir toute réaction généralisée.

Application capillaire : quel est le mode d'emploi de la vitamine E ?

La vitamine E est également bénéfique pour la santé des cheveux et du cuir chevelu. Grâce à ses propriétés antioxydantes, elle protège les follicules pileux du stress oxydatif, un facteur connu pour fragiliser la fibre capillaire, accélérer la chute, mais aussi favoriser le blanchiment des cheveux. La vitamine E peut aussi aider à apaiser le cuir chevelu des irritations du quotidien, dues par exemple à l'utilisation fréquente d'appareils chauffants ou de produits décapants. Par ailleurs, ses effets potentiels sur la circulation sanguine favorisent une meilleure oxygénation et nutrition des bulbes capillaires, créant ainsi des conditions plus favorables à la croissance.

Les différentes propriétés de la vitamine E en font aussi un actif intéressant pour prendre soin du cuir chevelu.

Côté utilisation, la vitamine E peut s’intégrer dans une routine capillaire de différentes manières. On la retrouve dans de nombreux shampooings, après-shampooings ou masques nourrissants, mais elle peut aussi être intégrée dans des huiles végétales, telles que l'huile de coco ou l'huile de ricin, très populaires pour prendre soin des cheveux. La vitamine E s'utilise aussi bien sur le cuir chevelu que sur les longueurs et, de même que sur le reste de la peau, sa tolérance est bonne.

La prise orale de vitamine E apporte-t-elle des bienfaits cosmétiques ?

La vitamine E est souvent consommée sous forme de compléments alimentaires car elle joue un rôle important dans la protection des cellules contre le stress oxydatif. Cette supplémentation est parfois conseillée en cas de carences, mais aussi pour soutenir la santé cardiovasculaire, renforcer les défenses immunitaires ou encore limiter certains processus liés à l’inflammation chronique. Dans le domaine cosmétique, la prise orale de vitamine E suscite un intérêt croissant. En effet, ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires pourraient être bénéfiques pour la peau, notamment chez les personnes souffrant de dermatoses inflammatoires, telles que l’eczéma ou le psoriasis. En protégeant les follicules pileux du stress oxydatif et en stimulant la circulation sanguine, la vitamine E pourrait aussi favoriser leur croissance.

Plusieurs études cliniques, dont quelques une sont présentées ci-dessous, se sont intéressées aux effets cosmétiques d’une supplémentation en vitamine E, avec des résultats encourageants mais encore variables selon les protocoles. En effet, certaines études ont été menées sur un nombre restreint de volontaires, tandis que dans d’autres, la vitamine E était administrée en association avec d’autres actifs, rendant plus difficile l’attribution précise des effets observés à la seule vitamine E.

Avant d’envisager une supplémentation en vitamine E ou autre, nous vous recommandons de demander un avis médical pour évaluer la pertinence de cet apport et vérifier sa compatibilité avec votre situation individuelle.

Étude	Effet étudié	Protocole	Résultats
CORTES-FRANCO & al. (2002)	Photoprotection contre les UV	45 volontaires sains, essai clinique contrôlé simple aveugle, 3 groupes pendant 1 semaine : Groupe 1 : d-alpha-tocophérol 1 200 UI/j ; Groupe 2 : acide ascorbique 2 g/j ; Groupe 3 : combinaison vitamine E 1 200 UI + vitamine C 2 g/j. Évaluation : dose minimale d’érythème (MED).	Augmentation médiane de la MED : Groupe 1 : +5 mJ/cm² ; Groupe 2 : 0 ; Groupe 3 (combinaison) : +20 mJ/cm². Le meilleur effet photoprotecteur a été observé avec la combinaison vitamine E + C.
KORKINA & al. (2009)	Psoriasis	58 patients atteints de psoriasis, supplémentation pendant 30–35 jours : coenzyme Q10 (50 mg/j), vitamine E (50 mg/j), sélénium (48 µg/j) dissous dans la lécithine de soja vs placebo. Évaluation : paramètres cliniques et marqueurs du stress oxydatif (superoxyde, SOD, catalase, nitrites/nitrates).	Amélioration clinique significative et plus rapide, normalisation des marqueurs de stress oxydatif comparé au placebo (régulation des enzymes antioxydantes, réduction des nitrites/nitrates plasmatiques).
HAY & al. (2010)	Pousse des cheveux	38 volontaires souffrant de pertes cheveux, supplémentation orale pendant 8 mois : 2 gélules/jour (placebo ou vitamine E : 50 mg de tocotriénols + 15,43 mg d’α-tocophérol).	+15,2% de cheveux après 4 mois et +34,5% après 8 mois (groupe vitamine E) contre +3,2% après 4 mois et -0,1% après 8 mois (groupe placebo).
MIRSHAFIEY & al. (2011)	Dermatite atopique	45 patients, étude randomisée, double aveugle contrôlée par placebo. 4 groupes pendant 60 jours : placebo (n=11), vitamine D3 seule (1600 UI, n=12), vitamine E seule (600 IU α-tocophérol, n=11), combinaison D3 + E (n=11). Évaluation : SCORAD (score de sévérité de la dermatite).	Réduction du SCORAD : -34,8% (groupe D), -35,7% (groupe E), -64,3% (groupe DE). Amélioration objective et subjective confirmée.
KIMBERLY & al. (2017)	Acné	168 participants, supplémentation pendant 3 mois : 2 gélules/jour de lactoferrine + vitamine E + zinc (n=82) vs placebo (n=82).	Groupe actif : réduction médiane des lésions dès 2 semaines (-14,5%), maximale à 10 semaines (-28,5 %). Diminution des comédons (-32,5%) et des lésions inflammatoires (-44%). Pas d'amélioration dans le groupe placebo.
CZAJKOWSKI & al. (2023)	Vitiligo	46 patients atteints de vitiligo non segmentaire depuis >1 an. Trois groupes formés : UVB seul (3x/semaine, 4 mois), vitamine A (5000 UI) + vitamine E (400 mg), ou combinaison UVB + vitamines.	Augmentation des enzymes antioxydantes et diminution du stress oxydatif dans tous les groupes. Meilleure repigmentation (score VASI) et amélioration de la qualité de vie (score DLQI) dans le groupe combinaison UVB + vitamines (VASI −6,95 ± 4,69 ; DLQI −1,90 ± 2,77).