Souvent vue négativement, l'inflammation est une réponse biologique du système immunitaire conçue pour protéger l'organisme contre les intrusions. Elle s'enclenche dès qu'une agression est détectée : toxines, allergènes, radiations, plaies, bactéries, etc. Or, la peau est une interface vivante soumise continuellement à de nombreux stimuli (mécaniques, chimiques, biologiques) et quand des agents pathogènes parviennent à franchir ce bouclier, une réaction inflammatoire se déclenche. L'ensemble de ce processus se traduit cliniquement par un gonflement (œdème), une douleur, une rougeur et une chaleur au niveau de la région atteinte.
Que se passe t-il concrètement au niveau de la peau ?
Lorsqu'une menace potentielle (intrusion bactérienne, fongique, virale, allergènes, etc.) pénètre dans l'organisme ou que nous subissons un traumatisme (lésion tissulaire, brûlure, etc.), le système immunitaire entre en action en envoyant les premiers intervenants, les neutrophiles, dans la circulation sanguine pour évaluer l'agent pathogène ou le dommage dans l'heure qui suit l'infection ou la blessure.
L'identification du pathogène ou du dommage par les neutrophiles va initier la réponse inflammatoire et entraîner la libération de médiateurs chimiques pro-inflammatoires, tels que les cytokines, les chimiokines, etc., qui appellent le système immunitaire à plus de soutien avec l'accumulation de d'autres cellules immunitaires (mastocytes, macrophages, cellules T auxiliaires) sur le site de la lésion. En parallèle, un élargissement des vaisseaux sanguins adjacents la zone touchée (vasodilatation) et une augmentation de la perméabilité vasculaire, à l'origine des rougeurs et de la sensation de chaleur, sont initiés par d'autres signaux inflammatoires (histamine). Cet afflux sanguin important permet le passage d'autres cellules du système immunitaire du milieu sanguin vers le tissu.
Cependant, en cas d'induction continue de médiateurs chimiques, l'inflammation devient "chronique". En effet, bien que ce soit un mécanisme de défense indispensable de l'organisme (inflammation aiguë), il arrive souvent que le système immunitaire surréagisse. Or, certaines études scientifiques associent l'inflammation chronique aux affections cutanées (psoriasis, rosacée, eczéma, urticaire, etc). Dans ce cas, cela signifie que l'inflammation ne doit pas être éliminée. Au contraire, elle doit être contrôlée afin de favoriser la capacité de guérison de l'organisme et d'empêcher l'intrusion de pathogènes dans l’organisme.