La rosacée est une maladie cutanée chronique occasionnant des rougeurs, des petits boutons ainsi que des picotements et des démangeaisons. Bien qu'initialement bénigne, elle peut avoir un fort retentissement sur la qualité de vie des personnes qui en souffrent, en raison de la gêne physique et esthétique qu'elle engendre. Plusieurs facteurs ont été identifiés comme pouvant favoriser les poussées de rosacée, parmi lesquels l'alimentation, le stress, la température environnante...
Certaines études suggèrent également qu'il existe un lien entre un déséquilibre du microbiote intestinal ou cutané, aussi appelée dysbiose, et le développement de la rosacée. En effet, il a été observé que le récepteur TLR-2 de l'épiderme, notamment activé par les acariens Demodex, était régulé à la hausse chez les patients atteints de rosacée. Cette activation par les parasites déclenche des mécanismes inflammatoires, et notamment la synthèse des prostaglandines inflammatoires IL-1β et IL-8. Par ailleurs, la chitine de l'exosquelette des Demodex peut également stimuler la réponse pro-inflammatoire par l'intermédiaire du TLR-2.
De plus, une étude métagénomique réalisée sur 12 patients atteints de rosacée et 251 individus ne souffrant pas de cette pathologie a montré que les bactéries intestinales Peptococcaceae et Methanobrevibacter étaient uniquement présentes chez les personnes souffrant de rosacée tandis que les bactéries Acidaminococcus et Megasphaera étaient significativement plus abondantes chez les patients atteints de rosacée. En revanche, une autre étude menée sur 11 patients et 110 témoins a observé une plus faible proportion d'Acidaminococcus et de Megasphaera chez les personnes touchées par la rosacée, ce qui contredit les résultats précédents.
Ainsi, le rôle de ces différents micro-organismes dans la physiopathologie de la maladie reste encore à déterminer précisément car les études se contredisent. Par ailleurs, à l'heure actuelle, la communauté scientifique ne sait pas si les altérations des microbiotes de la peau et de l'intestin sont des potentialisateurs de l'inflammation ou des effets secondaires en réponse à des changements dans la flore cutanée ou intestinale. C'est pourquoi, bien qu'un lien entre les microbiotes intestinal et cutané et le développement de la rosacée ait été observé, des études complémentaires sont encore nécessaires pour déterminer précisément les mécanismes à l'œuvre.