L'onychophagie se caractérise par l'envie compulsive de se ronger les ongles, entraînant souvent des lésions tissulaires aux ongles, aux cuticules et à la peau environnante. Cela peut aller d'un comportement bénin occasionnel à un comportement d'automutilation profond. Il implique généralement les tissus mous entourant l'ongle, la cuticule, ainsi que l'ongle lui-même. Fréquent chez les enfants et les jeunes adultes, il survient chez 20 à 33% des enfants et près de 45% des adolescents.
Cette habitude fonctionnelle n'est généralement pas observée avant l'âge de 3 ou 4 ans. La plupart des cas de rongement des ongles débutent dans la petite enfance, entre 4 et 6 ans, et se stabilise de 7 à 10 ans avant de s'intensifier à l'adolescence avec l'arrivée de la puberté. Toutefois, dans de nombreux cas, ce comportement diminue le plus souvent avec l'âge : il s'arrête spontanément et complètement à la fin de l'adolescence ou au début de l'âge adulte.
Les adultes peuvent également en être victimes, notamment après avoir subi une forte pression au travail, avoir vécu une expérience traumatisante (divorce, décès, etc) ou alors dans un cas de sevrage (tabac, alcool, etc). Il a également été constaté que les garçons sont significativement plus nombreux que les filles à se ronger les ongles.
La raison pour laquelle certaines personnes développent ou non cette habitude particulière n'est pas entièrement claire et comprise. Toutefois, le besoin de se ronger les ongles est en général lié à un état psycho-émotionnel d'anxiété en raison de l'effet d'auto-apaisement qu'il procure après. Il est vu comme un réflexe de déséquilibres émotionnels : une réaction au stress, à la peur ou à une dépression excessive. Notre composition émotionnelle (timidité, faible estime de soi) fait également partie intégrante de la raison pour laquelle nous nous tournons vers le rongement des ongles.
L'onychophagie a également une forte corrélation avec la personnalité. Ainsi, certaines personnes impatientes ou sujettes à des frustrations se rongent frénétiquement les ongles pour canaliser leur surplus d'énergie et pour réguler leurs émotions. Ce comportement peut également subvenir afin d'imiter quelqu'un, surtout constaté chez les enfants.