Se protéger du soleil est essentiel pour ralentir le vieillissement de la peau et prévenir les cancers cutanés. Mais appliquer une crème solaire signifie-t-il renoncer au bronzage ? C'est ce que nous vous proposons de découvrir.
Se protéger du soleil est essentiel pour ralentir le vieillissement de la peau et prévenir les cancers cutanés. Mais appliquer une crème solaire signifie-t-il renoncer au bronzage ? C'est ce que nous vous proposons de découvrir.
Le bronzage est une réaction de défense de la peau face aux rayons UV. Lorsqu’elle est exposée au soleil, la peau produit de la mélanine, un pigment qui absorbe une partie des UV et limite les dommages sur l’ADN des cellules cutanées. Ce mécanisme protecteur donne progressivement une coloration plus foncée à la peau. Cependant, il n’élimine pas totalement les risques liés au soleil, notamment les coups de soleil, le vieillissement cutané accéléré et l’augmentation du risque de cancers cutanés, d'où l'intérêt d'utiliser un écran solaire.
Les crèmes solaires agissent en filtrant ou en réfléchissant les rayons UV avant qu’ils n’endommagent les cellules de l’épiderme. Elles contiennent des filtres organiques (octyl triazone, iscotrizinol, ensulizole...) et/ou des filtres minéraux (dioxyde de titane et oxyde de zinc). L’efficacité d’une protection solaire est quantifiée par le facteur de protection solaire (FPS ou SPF en anglais), qui mesure la capacité du produit à bloquer les UVB érythémateux, responsables des coups de soleil. Ce filtrage n'est toutefois pas total, comme le montre le tableau ci-dessous.
FPS | Pourcentage d'UV érythémateux bloqués |
---|---|
FPS 2 | 50% |
FPS 15 | 93,3% |
FPS 20 | 95% |
FPS 30 | 96,7% |
FPS 50 | 98% |
FPS 80 | 98,75% |
FPS 100 | 99% |
Non, la crème solaire ne bloque pas le bronzage.
En effet, aucune protection solaire n’arrête 100% des rayons ultraviolets : même un SPF 50+ laisse passer une petite fraction d’UV, suffisante pour activer la production de mélanine et donc le bronzage. De plus, dans la pratique, la quantité de crème solaire appliquée est souvent inférieure à celle utilisée lors des tests en laboratoire. Cela réduit le niveau réel de protection et augmente encore la part d’UV qui atteint la peau. Ainsi, le bronzage se développe malgré l’utilisation d’une crème solaire, mais de façon plus progressive et contrôlée, ce qui limite les coups de soleil et les dommages cutanés associés.
Une équipe de chercheurs a comparé deux situations d’exposition aux UV : deux semaines de vacances passées à bronzer au soleil avec crème solaire, et dix séances en cabine de bronzage (où l'on reçoit environ 150 J/cm²). Pour cela, ils ont utilisé des modèles numériques prenant en compte la puissance des UV naturels et artificiels, le temps passé à s’exposer, ainsi que les propriétés de trois types de crèmes solaires. Dans leur analyse, les chercheurs ont testé trois grandes familles de produits solaires : celles de type A, filtrant surtout les UVB et très peu les UVA, avec une protection limitée (FPS < 30), celles de type B, combinant une protection UVB et une couverture UVA partielle, et celles de type C, considérés comme les plus modernes, offrant une protection sur l’ensemble du spectre UV.
Les résultats montrent que, contrairement à ce que l’on pourrait croire, passer des vacances au soleil avec une crème solaire ne signifie pas forcément être moins exposé qu’en cabine. En effet, tout dépend de trois paramètres : la couverture UV offerte par la crème (protection uniquement contre les UVB ou protection large spectre), l'indice FPS et la quantité appliquée (l'étude rappelant que les valeurs de FPS sont calculées pour une application de 2 mg/cm² de peau). Comme l’illustre la figure ci-dessous, l’étude montre que ces trois paramètres sont déterminants pour qu’un séjour de deux semaines au soleil n’entraîne pas une exposition aux UV supérieure à celle d’une série de dix séances en cabine de bronzage.
Dose cumulée d’UV à la fin de 2 semaines de vacances au soleil en utilisant différents produits de protection solaire appliqués à des épaisseurs de 0,5 mg/cm2 (blocs noirs), 1 mg/cm2 (blocs gris) et 2 mg/cm2 (blocs blancs). À titre de comparaison, une série de 10 séances en cabine UV se traduit généralement par une dose cumulative de 150 J/cm2 (indiquée par la ligne en pointillé).
Source : HERZOG B. & al. Suntanning with sunscreens: A comparison with sunbed tanning. Photodermatology, Photoimmunology, Photomedicine (2015).
SILVA DOS REIS V. M. & al. Sun protection factor: meaning and controversies. Anais Brasileiros de Dermatologia (2011).
KUMAR N. & al. Sunscreening agents: A review. The Journal of Clinical and Aesthetic Dermatology (2013).
HERZOG B. & al. Suntanning with sunscreens: A comparison with sunbed tanning. Photodermatology, Photoimmunology, Photomedicine (2015).
MISHRA A. Know your sunscreen. International Journal For Multidisciplinary Research (2024).