La rosacée est une affection touchant plusieurs millions de personnes en France et dans le monde. Il est dit que certaines habitudes favoriseraient le développement des symptômes de la rosacée, dont le tabagisme. Est-ce vraiment le cas ? Examinons de plus près cette allégation.
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Le tabagisme, un facteur aggravant de la rosacée ?
Fumer a t-il des conséquences sur la rosacée ?
Dans une étude menée par Wen-Qing LI en 2017 sur 95 809 femmes, les chercheurs ont souhaité vérifier une possible association entre la rosacée et le tabagisme. Par rapport au fait de n'avoir jamais fumé, les chercheurs ont observé un risque accru de rosacée associé au tabagisme antérieur (rapport de risque = 1,09), mais un risque réduit associé au tabagisme actuel (rapport de risque = 0,65). Ces résultats suggèrent donc que les fumeuses actuelles avaient un risque réduit de rosacée, mais que les ex-fumeuses avaient un risque plus élevé. De plus, une augmentation du nombre de paquets fumés par année de tabagisme a été associée à une diminution du risque de rosacée chez les fumeuses actuelles et à une augmentation du risque chez les anciennes fumeuses.
D'autres études sont en concordance avec ces résultats, cependant une confusion subsiste. En effet, Chen-Yi WU et ses collègues ont constaté, lors d'une expérience sur 59 973 participants, une diminution significative du risque de rosacée chez les fumeurs actuels. Cependant, aucune association significative n'a été observée entre l'ancien tabagisme et le risque de rosacée, ce qui révèlent des incohérences entre les études. De plus, la validité des résultats de l'étude menée par LI a été limitée par un diagnostic de rosacée auto-déclaré et par des facteurs de confusion non-contrôlés, en particulier les comorbidités.
Bien que les mécanismes qui sous-tendent la diminution du risque de rosacée chez les fumeurs actuels n'aient pas encore été élucidés, certaines hypothèses sont envisagées. Des études ont constaté une prévalence plus élevée de rosacée érythémato-tangiectasique chez les fumeurs actifs, dont la pathogénèse implique la vasodilatation. La nicotine contenue dans le tabac peut provoquer une contraction microvasculaire, ce qui pourrait réduire la vasodilatation associée à la rosacée. En outre, ses effets anti-inflammatoires pourraient atténuer l'inflammation dans le cas de la rosacée.
Cependant, les effets angiogéniques de la nicotine pourraient également induire le développement de la maladie. De plus, la fumée de cigarette pourrait accélérer la dégradation du collagène et des fibres élastiques, ce qui pourrait endommager la barrière cutanée. Ainsi, selon ces hypothèses, le risque réduit de rosacée chez les fumeurs actuels pourrait être temporaire et l'observation d'un risque de rosacée accru chez les anciens fumeurs devient plus cohérent.
De part la confusion des données scientifiques, il est difficile de se positionner. Plus d'études sont en cours sur ce sujet.
Sources
LI W. Q. & al. Cigarette smoking and risk of incident rosacea in women. American Journal of Epidemiology (2017).
WU C. Y. & al. Cigarette smoking and risk of rosacea: A nationwide population-based cohort study. Journal of the European Academy of Dermatology and Venereology (2020).
YUAN X. & al. Association between rosacea and smoking: A systematic review and meta-analysis. Dermatologic Therapy (2021).
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