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Association rosacée et maladies.

Pathologies rénales, pulmonaires... une association entre rosacée et maladies invisibles ?

Maladie chronique de la peau, la rosacée se caractérise par des rougeurs, des démangeaisons et des sensations d’inconfort au visage. Si elle est bénigne, la rosacée a néanmoins un risque d'être associée à des maladies plus ou moins graves. Quels sont ces liens ? Éléments de réponse dans cet article.

Thèmes :

La rosacée et les maladies cardiovasculaires.

Dans un essai clinique brésilien, les patients atteints de rosacée présentaient une épaisseur de graisse épicardique et de la carotide significativement plus élevés que les témoins, ce qui les exposent à des risques de maladies cardiovasculaires.

En effet, l'inflammation systémique chronique chez des personnes souffrant de rosacée peut entraîner des changements structurels dans les lipoprotéines de haute densité (HDL), affectant négativement leur capacité à éliminer le cholestérol ce qui peut alors apporter des problèmes cardiovasculaires.

La rosacée a été associée à des biomarqueurs de risque cardiovasculaire, tels que le cholestérol total, les lipoprotéines de basse densité et la protéine C-réactive. Ces molécules favorise la formation de dépôts sur la paroi des artères, et provoquer l'athérosclérose.

Une étude a également montré que l'activité sérique de la paraoxonase-1 (PON-1), enzyme antioxydante associée aux lipoprotéines de haute densité, diminue de manière significative chez les patients atteints de rosacée. Une activité plus faible de la PON-1 a également été montrée chez les patients dyslipidémiques (taux de cholesterol élevé) et ceux souffrant d'hypertension.

Les études sur ce sujet sont controversées. Cette divergence pourrait s'expliquer par le fait que les données disponibles proviennent d'études dont la taille de l'échantillon est faible et la puissance statistique insuffisante.

La rosacée et le syndrome métabolique.

Les manifestations cliniques du syndrome métabolique (diabète sucré, obésité), telles que la résistance à l'insuline, peuvent être présentes chez les patients atteints de rosacée. En outre, le risque de rosacée est élevé chez les patients ayant un indice de masse corporelle élevé.

On suppose que l'inflammation systémique sous-jacente à la rosacée induit des changements structurels des lipoprotéines, ce qui affecte négativement le profil lipidique et donc augmente le risque de maladies métaboliques.

La faible activité sérique de la PON-1, qui empêchent l'oxydation des lipoprotéines sériques, est une caractéristique commune à la rosacée et aux maladies métaboliques, ce qui suggère que le stress oxydatif contribue à leur co-occurrence.

La rosacée et les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI).

Dans une méta-analyse portant sur 5 051 356 patients, le risque relatif de rosacée dans l'ensemble des maladies inflammatoires de l'intestin (MICI), la colite ulcéreuse et la maladie de Crohn, était respectivement de 1,66 ; 1,69 et 2,08, ce qui est élevé.

La rosacée est également corrélée au syndrome du colon irritable. Cependant, les mécanismes sous-jacents n'ont pas bien été élucidés. La rosacée est liée à une activation immunitaire innée et adaptative, et les MICI partagent des éléments inflammatoires innés avec la rosacée.

Par exemple, les macrophages et les médiateurs dérivés des macrophages (ERO, métalloprotéinases matricielles, IL-1β et TNF-α) contribuent pathologiquement à la rosacée et aux MICI.

La rosacée et les troubles psychiatriques (dépression, anxiété, migraines).

Les patients atteints de rosacée souffrent souvent de gêne, d'anxiété sociale et de comorbidités psychiatriques. Une étude chinoise a examiné la qualité de vie à l'aide du Dermatology Life Quality Index et la situation psychologique à l'aide de l'Hospital Anxiety and Depression Scale chez 201 patients atteints de rosacée et 196 témoins sains. Les scores d'indice de qualité de vie en dermatologie, d'anxiété et de dépression étaient significativement plus élevés dans le groupe atteint de rosacée. De plus, dans une étude suédoise, la migraine a touché 27% des patients atteints de rosacée contre 13% des sujets témoins sains. Les mécanismes sous-jacents restent cependant mal connus.

Les canaux ioniques potentiels récepteurs transitoires de type vanilloïde (TRPV) sont des canaux cationiques médiateurs de l'inflammation neurogène. Ils sont activés par la chaleur, l'alcool, les aliments épicés et autres. Une étude a montré que l'inflammation chez les rats induit des comportements similaires à l'anxiété et à la dépression, médiés par l'activation du TRPV-1, et que l'inhibition du TRPV-1 a un effet antidépresseur.

Les canaux TRPV-1 sont augmentés chez les patients migraineux chroniques et dans la peau des patients atteints de rosacée. En effet, l'activation des récepteurs TRPV-1 entraîne la libération de peptide lié au gène de la calcitonine pendant les crises de migraine, ce qui provoque une vasodilatation et une douleur. L'expression génétique du peptide lié au gène de la calcitonine étant plus élevée chez les patients atteints de rosacée, cela suggère que le TRPV-1 pourrait jouer un rôle dans la pathogenèse de la rosacée et dans les comorbidités neurologiques et mentales qui lui sont associées.

La rosacée et les maladies neurodégénératives.

Une étude allemande sur 70 patients atteints de la maladie de Parkinson a montré que la rosacée était présente chez 18,6% des participants. La peau rosacée présente une activation et une expression accrues des métalloprotéinases matricielles (MMP-1, MMP-3, MMP-9), qui entraînent des lésions tissulaires inflammatoires et la dégradation de la matrice extracellulaire. Les MMP ont également été impliquées dans la pathogenèse de la maladie de Parkinson. Les niveaux de MMP-3 et de MMP-9 augmentent et contribuent à la perte de neurones dopaminergiques.

La rosacée et le cancer.

Le carcinome basocellulaire s'est révélé être significativement associé à la rosacée. Des études antérieures ont montré que les patients atteints de rosacée ont la peau assez claire, donc moins protégée contre les rayons UV, et ont tendance à être plus exposés à la lumière ultraviolette à un âge précoce, ce qui pourrait leur conférer un risque élevé de carcinome basocellulaire.

De plus, on constate un risque accru de développement de gliomes, tumeurs cancéreuses cérébrales, chez les patients atteints de rosacée. Cela peut être lié à des voies inflammatoires communes dépendant des métalloprotéinases matricielles et de l'activation de l'IL-17.

En particulier, la MMP-9 joue un rôle important dans la pathogenèse de la rosacée et dans la régulation de l'invasion cellulaire dans les gliomes malins. L'augmentation de l'IL-17 est également reconnue comme une caractéristique de la rosacée et pourrait jouer un rôle dans la suppression immunitaire dans le gliome.

La rosacée et les pathologies pulmonaires.

La rosacée et la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO) ont récemment été associées dans des études, mais les mécanismes n'ont pas encore bien été étudiés. Cependant, il a été supposé que l'activation anormale des cellules de l'immunité (lymphocytes Th1, Th17 et la cathélicidine humaine LL-37) et des cytokines pro-inflammatoires, telles que IL-1 et IL-6, impliquées dans la pathogenèse de la BPCO et de la rosacée, serait à l'origine de cette hypothèse.

La rosacée et les pathologies rénales.

Une association pourrait se faire entre la rosacée et les pathologies rénales, comme la maladie rénale chronique (MRC), et ce lien n'a été investigué que très récemment. Il se base surtout sur des observations. Une étude taïwanaise a montré que le taux d'incidence de la MRC parmi les patients atteints de rosacée est de 16,02 pour 1 000 personnes par année. Ce lien peut être expliqué par le fait que les cytokines pro-inflammatoires (IL-1β et le TNF-α) sont impliquées dans la pathogenèse de la rosacée, et que ces médiateurs inflammatoires peuvent jouer un rôle dans le développement de la maladie rénale chronique.

Il existe également une corrélation positive entre l'ampleur de la réduction de la capacité antioxydante cutanée et la gravité de la rosacée, ce qui indique que le stress oxydatif peut jouer un rôle dans la physiopathologie de la rosacée. De même, des études cliniques confirment l'importance du stress oxydatif dans la maladie rénale chronique, car il peut déclencher le processus inflammatoire et accélérer la progression des lésions rénales. Bien que les preuves ne soient pas concluantes, les mécanismes impliquant les voies inflammatoires et le stress oxydatif semblent contribuer à l'association entre la rosacée et le risque de maladie rénale chronique.

Rappelons tout de même que la compréhension du sujet reste assez faible aujourd'hui, et qu'avoir la rosacée ne signifie pas automatiquement la présence d'une maladie sous-jaçente. Consultez votre médecin au moindre doute.

Sources

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  • THYSSEN J. P. & al. Exploring the association between rosacea and Parkinson disease. JAMA Neurology (2016).

  • CHEN P. J. & al. Increased risk of chronic kidney disease in patients with rosacea: A nationwide population-based matched cohort study. PLOS ONE (2017).

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  • SEMINARIO-VIDAL L. & al. Rosacea Comorbidities. Dermatologic Clinics (2017).

  • WANG A. & al. The relationship between inflammatory bowel disease and rosacea over the lifespan: A meta-analysis. Clinics and Research in Hepatology and Gastroenterology (2018).

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  • LOZEAU D. & al. Rosacea and its association with malignancy: Systematic review. JMIR Dermatology (2023).

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