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Conséquences d'un pH cutané déréglé.

Les conséquences d'un pH cutané déréglé.

Le pH ou potentiel hydrogène de la peau, et plus particulièrement du film hydrolipidique, permet de protéger la peau et de lutter contre les infections bactériennes. Toutefois, divers facteurs peuvent déréguler ce pH, ce qui engendre des conséquences fâcheuses pour la peau. Tour d'horizon sur les conséquences d'un pH cutané déréglé.

Sommaire
Publié le 29 février 2024, par Sandrine, Rédactrice Scientifique — 7 min de lecture

Focus sur le pH de la peau.

La peau est le plus grand organe de notre corps. C'est la première ligne de défense de notre corps contre les influences extérieures. Cette fonction protectrice est rendue possible par le pH acide d'environ 5,5 de la membrane lipidique hydrophile de la peau. Le film hydrolipidique à la surface de la peau est une émulsion complexe composée principalement de sueur et de sébum. Le pH acide du film hydrolipidique est un facteur important dans l'homéostasie de la barrière, l'intégrité de la couche cornée et la défense antibactérienne.

Le pH de la peau varie en fonction de facteurs endogènes mais également exogènes. Parmi les facteurs endogènes, nous pouvons citer :

  • L'âge : Le pH de la peau des nouveau-nés est beaucoup plus élevée que celui des adultes avec une valeur proche de 7 (pH neutre) et cette valeur diminue avec le temps ;

  • Les zones de la peau : Le pH de la peau est plus élevée au niveau de certaines zones de la peau (aisselles, aine, zone intra-mammaire...). Au niveau des aisselles, un pH plus élevé entraîne une colonisation par certaines bactéries résidentes productrices d'odeurs, telles que les bactéries propioniques et les staphylocoques. Ainsi, les déodorants contenant des citrates réduisent le pH et inhibent l'activité bactérienne ;

  • Le type de peau : En effet, les adolescents avec une peau grasse et acnéique ont un pH de peau plutôt alcalin.

  • Le sexe : En raison d'une production de sébum et de sueur plus important, les hommes ont un pH de peau plus acide que les femmes.

  • La pigmentation de la peau : Les études ont prouvés que les peaux mattes présentent un pH de peau plus acide que les peaux claires. Cela s'explique par la présence plus importante de lipides épidermique à l'origine d'un pH plus bas et d'une meilleure intégrité de la fonction barrière.

Quelles sont les causes du dérèglement du pH de la peau ?

Comme dit plus haut, il existe des facteurs endogènes, tels que l'âge ou le type de peau, qui influencent la valeur du pH cutané. Toutefois, certains facteurs externes peuvent déréguler le pH de la peau.

C'est le cas des savons par exemple. En effet, les savons ont un pH basique autour de 9 - 10 qui va perturber le pH acide naturel du film hydrolipidique entraînant ainsi une sécheresse cutanée et un risque d'infection. Il faut donc privilégier des nettoyants ayant un pH entre 4 et 7.

À noter : Il en est de même pour les shampooings solides qui ne respectent pas le film hydrolipidique au niveau du cuir chevelu.

Contrairement aux savons qui avec un pH basique dérègle le pH cutané, les cosmétiques avec un pH acide entre 3 et 4, tels que les produits à base de vitamine C ou d'acides de fruits, sont bénéfiques pour la peau car les enzymes responsables de la production de céramides (lipides formant la barrière cutanée) ont un pH optimal acide. Ainsi, ils permettent de renforcer la barrière cutanée. Attention ! Certains produits comme le jus de citron, dont les propriétés sont ventées sur internet, ont un pH trop acide (2,4) et sont donc irritants pour la peau.

De plus, l'usage de cosmétiques inadaptés à votre type de peau peut déréguler le pH de la peau. Par exemple, le pH d'une peau acnéique est alcalin. Dans ce cas, l'utilisation d'un savon, qui a également un pH alcalin, aggrave l'acné car les bactéries responsables de l'acné prolifèrent à pH basique.

Quel que soit votre type de peau, privilégier des produits cosmétiques ayant un pH entre 3 et 7.

Quels sont les effets d’un pH déréglé ?

Pour rappel, le pH acide de la peau préserve l'intégrité et la cohésion de la couche cornée et protège la peau des infections microbiennes. En effet, lorsque le pH cutané augmente, les enzymes responsables de la production de céramides, qui ont un pH optimal acide, sont inactivées, ce qui compromet la structure et la fonction de la couche cornée.

De plus, tandis que les enzymes synthétisant les lipides diminuent, d'autres enzymes augmentent à pH acide : les protéases à sérine. Ces dernières entraînent une diminution des cornéodesmosomes, par dégradation de la desmogléine-1, qui ont pour rôle d'assurer la cohésion des éléments de la couche cornée.

Lorsque le pH de la peau est dérégulée, la peau n'est plus résistante aux agressions externes et ne conserve plus son hydratation. Ceci est favorable au développement de dermatoses tels que la dermatite atopique. En effet, il a été démontré que plus le pH est élevée plus les démangeaisons sont intenses et plus la sécheresse est importante.

Outre le fait que dans la dermatite atopique la structure de la couche cornée soit altérée, la colonisation par Staphylococcus aureus est une caractéristique commune des patients atteints et est considérée comme un facteur pathogénique majeur de la dermatite atopique. Or, l'adhésion de Staphylococcus aureus aux kératinocytes humains augmente avec l'augmentation du pH.

La croissance des bactéries protectrices du microbiote cutané est optimale à des niveaux de pH acides, alors que les bactéries pathogènes se développent à des niveaux de pH neutres et basiques (Staphylococcus aureus, Cutibactirium acnes). Ainsi, une dérégulation du pH cutané perturbe le microbiote de la peau et empêche la protection anti-microbienne. Le risque d'infections est donc plus important. De plus, les protéases à sérine, qui sont activées par un pH élevée, engendrent la synthèse de cytokines à l'origine de l'inflammation.

Sources :

  • YOSIPOVITCH G. & al. Skin pH : From basic science to basic skin care. Acta Dermato-Venereologica (2013).

  • CRITON S. & al. Evaluation of pH of bathing soaps and shampoos for skin and hair care. Indian Journal of Dermatology (2014).

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