Érythème fessier : tout ce que vous devez savoir.

Aussi connu sous le nom de dermite du siège, l'érythème fessier est une inflammation cutanée localisée au niveau des fesses, des cuisses et de l'aine.

Ce désagrément concerne principalement les enfants, bien qu'il puisse également toucher les adultes. L'érythème fessier peut résulter de multiples facteurs, souvent associés les uns aux autres. L'une des principales causes est un environnement humide, en particulier lorsque la peau est en contact prolongé avec des excréments ou de l'urine. Ce phénomène est d'autant plus problématique en cas de diarrhée, lorsque les selles sont particulièrement irritantes. L'humidité favorise la macération de la peau, rendant l'épiderme plus vulnérable aux lésions. L'urine, en modifiant le pH de la peau et en produisant de l'ammoniac, est particulièrement impliquée. En effet, l'ammoniac favorise l'activité d'enzymes fécales, telles que les protéases et les lipases, qui dégradent la barrière cutanée et augmentent la perméabilité de la peau, la rendant plus fragile et plus propice aux inflammations.

Les frottements, souvent liés à des couches mal ajustées ou trop serrées, représentent également une cause majeure de survenue de l'érythème fessier. Les frictions constantes contre la peau peuvent altérer l'intégrité de la barrière cutanée, rendant la peau plus susceptible aux irritations. Cela est particulièrement vrai lorsqu'un bébé est très couvert, créant ainsi un environnement propice à la transpiration et à l'humidité. En parallèle, certaines couches jetables, contenant des agents irritants pour la peau sensible des nourrissons, peuvent exacerber les symptômes de l'érythème fessier. Bien que tous les bébés puissent être concernés par un érythème fessier, les filles semblent être davantage touchées, probablement en raison d'une plus grande exposition aux frottements de la couche. C'est en tout cas ce que suggère une étude menée par HOATH et son équipe sur 31 nourrissons.

L’érythème fessier étant avant tout une inflammation, le premier symptôme permettant de le reconnaître est une rougeur de la peau du siège. Cette irritation peut s’étendre aux plis de l’aine, aux cuisses et aux parties génitales, des zones particulièrement sensibles aux frottements et à l’humidité. La zone touchée devient plus réactive et sensible au toucher et peut apparaître légèrement gonflée, signe d’une réaction inflammatoire en cours.

Au-delà des rougeurs, l’érythème fessier provoque des irritations et des démangeaisons, entraînant une sensation d’inconfort pour le bébé. Celui-ci peut se montrer plus agité, pleurer davantage, en particulier au moment du change ou du bain, où le contact avec l’eau et les lingettes peut accentuer la gêne. Dans certains cas, des plaques rouges plus marquées peuvent se former, parfois accompagnées de petites vésicules. Ces signes traduisent une atteinte plus avancée de la peau et nécessitent une attention particulière pour éviter une infection de la peau, notamment par des levures de type Candida albicans.

Même si l'érythème fessier reste bénin dans la plupart des cas, il nécessite d'être pris en charge. Avant tout, il faut garder les zones des fesses, de l’aine et des cuisses propres. Pour cela, changez régulièrement les couches, ainsi que les vêtements qui ont été souillés par de l’urine ou des selles. Nettoyez régulièrement la zone avec de l’eau tiède, un savon doux et du coton ou une serviette microfibre propre. Évitez les lingettes humides parfumées, qui pourraient favoriser l’irritation de la peau. Autant que possible, il est également conseillé de laisser la peau du nourrisson à l'air libre, afin de limiter au maximum les frottements. Certains soins naturels, comme les extraits de camomille ou de calendula ou l'huile de tournesol, connus pour leurs propriétés anti-inflammatoires et hydratantes, peuvent aussi soulager l'érythème fessier.

Enfin, si cela ne suffit pas, des pommades, comme l'Oxyplastine ou l'Eryplast, ou des corticoïdes peuvent être utilisés. Prudence toutefois en ce qui concerne ces derniers : il s'utilisent deux fois par jour et leur usage ne doit pas être prolongé au-delà de deux semaines. En effet, les corticoïdes sont très efficaces en cas d'inflammation de la peau mais, utilisés en excès, ils peuvent altérer la barrière cutanée et provoquer une atrophie de l'épiderme, particulièrement sur la peau sensible des nouveaux-nés.

• HOATH S. & al. Development of Diaper Rash in the Newborn. Pediatric Dermatology (2001).

• SCHEINFELD N. Diaper dermatitis: a review and brief survey of eruptions of the diaper area. American journal of clinical dermatology (2005).

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• NIU G. & al. Safety evaluation for ingredients used in baby care products: Consideration of diaper rash. Regulatory Toxicology and Pharmacology (2017).

• HASANPOOR-AZGHADI S. B. & al. A Review Study of Diaper Rash Dermatitis Treatments. Journal of Client-Centered Nursing Care (2018).