Rosacée : tout savoir sur la forme oculaire.

À ce jour, les scientifiques ignorent encore les causes exactes de la rosacée. Toutefois, ils ont constaté que la majorité des personnes atteintes de rosacée oculaire ont des glandes sébacées obstruées ou dysfonctionnantes, les glandes de Meibomius. Situées à la base des paupières, elles participent normalement à la lubrification des yeux en sécrétant une substance huileuse. La perte de leur fonction est à l'origine de la sécheresse oculaire constatée chez les patients. De plus, quand elles sont bouchées, la zone qui les entoure peut gonfler et s'irriter. Cela entraîne des rougeurs, des démangeaisons ou des sensations de gêne dans les yeux.

Il existe d'autres hypothèses quant à l'origine de la rosacée oculaire. Il est notamment suggéré que cette pathologie peut être causée par la multiplication d'acariens vivant dans les follicules pileux du visage et des cils, les Demodex. La colonisation par ces parasites seraient susceptible d'obstruer les glandes de Meibomius et d'entraîner leur dysfonctionnement. En outre, les Demodex sécrètent des protéases, des enzymes impliquées dans la dégradation des protéines, qui stimulent l'activité des récepteurs PAR-2 (Protease-Activated Receptor) présents dans l'épiderme et ayant un rôle central dans les processus inflammatoires et nociceptifs. Cette activation induit par la suite la libération du TNF-α et d'interleukine-1 (IL-1), des agents inflammatoires. Ces derniers sont responsables des rougeurs et inflammations des paupières observées chez les personnes souffrant de rosacée oculaire.

Enfin, elle pourrait avoir une origine génétique. En effet, jusqu’à 30% des personnes atteintes de rosacée ont des antécédents familiaux de cette affection, ce qui porte les chercheurs à croire que des gènes encore non-identifiés seraient en cause et que, dans certains cas, il s’agirait d’une rosacée héréditaire. Une hypothèse considérée serait la prévalence chez les personnes souffrant de rosacée de certains récepteurs impliqués dans des mécanismes inflammatoires et nociceptifs. De plus, il semblerait que les personnes au phototype clair aient davantage de risques d'être touchées par ce trouble.

S’agissant d’une pathologie chronique, il n’y a pas de traitement curatif définitif. Il est donc important de répéter les soins décrits ci-dessous pour soulager les symptômes. La première étape est le massage quotidien des paupières afin d'évacuer la substance accumulée au niveau des glandes de Meibomius, responsable de leur obstruction. C'est parfois suffisant pour rétablir leur fonction, entraîner la disparition de l'inflammation et atténuer la sécheresse oculaire. Néanmoins, dans la majorité des cas, les massages doivent être associés à un traitement médical.

• L'administration d'antibiotiques.

  Le traitement de référence est à base de cyclines. Ces antibiotiques permettent d'inhiber la synthèse par les bactéries de protéines nécessaires à leur croissance. Cela permet ainsi d'empêcher la prolifération bactérienne. Efficaces sur la plupart des symptômes de la rosacée oculaire (inflammation du contour des yeux, conjonctivite, sécheresse de l’œil), elles ont également des propriétés anti-inflammatoires et régulent les sécrétions des glandes de Meibomius. En cas de contre-indication aux cyclines, des macrolides, des antibiotiques inhibant la multiplication des bactéries, sont généralement utilisées.

• L'utilisation de collyre ou de pommade antibiotique.

  L'application d'une pommade antibiotique permet de limiter le développement des bactéries au niveau des paupières. Afin de maximiser son effet, il est préférable de conjuguer son application au massage des paupières. L'utilisation d'un collyre, quant à elle, diminue l'inflammation oculaire et la conjonctivite.

• Des larmes artificielles.

  L'administration de larmes artificielles permet de pallier la sécheresse oculaire présente chez presque 100% des patients souffrant de rosacée.

Dès l'apparition des premiers symptômes de rosacée oculaire, il est très important d'aller consulter un ophtalmologue.